La Société Civile Citoyenne, Coordination d’Uvira, s’indigne contre la barrière illégale érigée sur le pont de déviations sur la Rivière Kakenge à Sange, dans la plaine de la Ruzizi au sud de la province du Sud-Kivu.
Dans une lettre adressée au Chef de la cité de Sange et consultée par LaPrunelleRDC.CD, la Société Civile dénonce un « rançonnement » des usagers la route par un groupe de volontaires qui a jeté un pont de déviation sur cette rivière.
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Ce, après que le vrai pont soit emporté par les eaux de la pluie sur la Route Nationale numéro 5.
La Société Civile Citoyenne précise que depuis 8 mois déjà, ce groupe doit avoir rançonné plus de 6.000 dollars américains aux usagers de ce pont. Pour traverser ce pont, un bus doit payer 2000 FC, une voiture 1000 FC et une moto 500 FC par jour.
« De notre estimation, Monsieur le Chef de Cité, s’il s’avère au minimum que vingt (20) engins fréquentent cette barrière, et, au regard du rythme de perception, il y aura: 3500 FC x 20 engins/jour soit 70 000 FC/Jour x 30jours soit deux millions cent mille francs (2 100 000 FC) le mois. Ce qui donne seize millions huit cent mille francs (16 800 000 FC) dans leurs huit mois de perception, qui équivalent 6720$ », dénonce-t-elle.
Elle dénonce aussi le sabotage par ce groupe de la décision du Gouverneur de province qui avait demandé que cette barrière illégale soit supprimée.
Cette Société Civile donne un délai de 7 jours au Chef de la cité de Sange pour que cette barrière disparaisse.
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« Un délai de sept (7) jours vous est réservé Monsieur le Chef de Cité pour la disparition de la fameuse barrière à Kakenge. En cas de démolition du simple pont fabriqué alors qu’ils en ont déjà perçu des colossales sommes d’argent, la Société Civile empruntera le chemin de la justice », menace-t-elle.
Cette Société Civile ajoute que le Chef de la Cité de Sange et certaines faîtières de la Société Civile, serait en complicité avec ce groupe pour entretenir cette barrière illégale.
La Société Civile Citoyenne d’Uvira avertit que si rien n’est fait, une réunion d’urgence sera tenue avec les transporteurs et conducteurs pour définir les actions citoyennes à mener contre cette antivaleur.
Une pratique répandue
La pratique des barrières illégales n’est pas seulement l’œuvre des membres de services de défense et de sécurité ou encore des groupes armés. Dans plusieurs coins du Sud-Kivu, des citoyens ayant décidé de rendre praticables les routes qui traversent leurs entités obligent aux passants de payer des frais qu’ils fixent à leur gré.
Dans d’autres quartiers, la pratique est visible les jours des travaux communautaires communément appelés « Salongo ». Une situation que les autorités ne contrôlent visiblement pas, incapables de trouver des solutions aux problèmes criant d’infrastructures.
Ces citoyens qui fournissent beaucoup d’efforts pour trouver des solutions à leurs problèmes estiment qu’ils sont en droit, malheureusement, de percevoir de l’agent sur les routes. Une situation qui peut dégénérer à tout moment en cas de résistance d’un conducteur d’un engin roulant.
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