Un bateau de guerre appartenant au mouvement rebelle M23 a été repéré sur le lac Édouard, dans l’est de la République Démocratique du Congo, suscitant l’inquiétude des habitants et des organisations locales. Cette incursion marque une possible militarisation des eaux de ce lac stratégique, vital pour l’économie locale et la sécurité régionale.
Selon l’organisation Badilika Droits Humains, le navire armé a été aperçu près de Vitshumbi avant de se diriger vers Lunyasenge. À bord se trouvaient des formateurs militaires et de jeunes recrues, laissant penser à la mise en place d’une force navale rebelle en cours de constitution.
Cette présence militaire constitue une menace directe pour les pêcheurs artisanaux, les éco-gardes du Parc national des Virunga, et les communautés riveraines qui dépendent du lac Édouard pour leur subsistance. Le lac est en effet une source majeure de nourriture, de revenus économiques et fait partie d’une zone protégée.
Pour Badilika, il s’agit d’une violation flagrante de la souveraineté congolaise et d’un affront aux efforts diplomatiques engagés pour restaurer la paix dans la région. L’ONG déplore l’inaction de la communauté internationale face à ce qu’elle considère comme une provocation grave du M23.
Malgré les initiatives de paix en cours – notamment les discussions de Doha et les soutiens occidentaux – le groupe armé continue de renforcer ses capacités militaires, parfois dans une indifférence préoccupante.
L’organisation appelle les autorités congolaises à sécuriser sans délai le lac Édouard et à protéger les civils exposés à cette nouvelle menace. Elle exhorte également les citoyens, les médias et les organisations locales à documenter toute activité suspecte sur le terrain.
« La paix ne se construit pas dans les discours, mais dans les actes concrets. Ignorer cette militarisation du lac Édouard, c’est mettre en danger des milliers de vies », avertit Badilika.