Intervenons-nous

L’Etat congolais appelé à la vulgarisation et la traduction du code minier révisé dans les langues nationales; c’est l’une des recommandations contenues dans un rapport d’étude mené par le Bureau d’Etude Scientifique et Technique (BEST). Ceci dans le souci de comprendre les inégalités dans l’exploitation minière en République Démocratique du Congo.

Une recommandation faite au cours d’un atelier qui a réuni ce jeudi 09 Octobre 2020 à Goma, plusieurs parties prenantes. C’est entre autre les autorités administratives, les compagnies minières, les Coopératives Minières; les structures civiles ainsi que plusieurs autres personnalités impliquées; dans la question de l’exploitation minière en province du Nord-Kivu.

Il s’agissait surtout de jeter un regard critique vers les mines de Twangiza, Mushinga au Sud-Kivu et Rubaya au Nord-Kivu.

Selon Philippe Ruvunangiza Birindwa, Directeur du BEST, cette étude met en évidence les inégalités de nature politique; parmi lesquels le déséquilibre de pouvoir entre l’état, les communautés et les entreprises dans la décision d’extraire, mais aussi les inégalités économiques.

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«Cette étude s’est focalisée sur certaines zones minières dont Twangiza et Mushinga au Sud-Kivu et Rubaya au Nord-Kivu. Parmi ces inégalités nous avons abordé ceux à caractère économique qui ciblent quant à elle au plan macroéconomique; le peu de participation de l’exploitation minière au budget de l’état du fait de la corruption endémique et des avantages fiscaux faramineux octroyés aux exploitants miniers; et au plan macroéconomique, la perte des moyens de subsistance des communautés; le partage inéquitable entre les acteurs des chaînes de l’exploitation minière etc.» a fait savoir Philippe Ruvunangiza.

Pour lui, cette étude met aussi en lumière le rôle de différentes parties prenantes de l’exploitation minière; dans la création et la perpétuation de ces inégalités et débouche sur des recommandations susceptibles de contribuer à leur réduction.

Au cours de cet atelier, les différents participants se sont dits satisfaits et ont encouragé « BEST »; pour les efforts consentis en vue de la production dudit rapport.

De son coté, la Société Minière de Bisunzu (SMB Sarl) a émis les vœux de voir les compagnies minières contribuer aux recettes de l’Etat; en payant les redevances dans le respect de l’aspect sécuritaire de la population dans la région.

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«Ce que nous avons suggéré d’une manière générale c’est la meilleure gestion des recettes; parce que les compagnies minières contribuent énormément aux recettes de l’Etat. Et je tiens à préciser que nous ne pouvons pas exporter les minerais si nous ne payons pas nos redevances. Il faut savoir si cet argent est géré d’une manière responsable; et si la société civile fait bien son travail dans la transparence de la gestion des recettes. On ne peut pas développer une région si à la base on n’a pas assuré la sécurité de la population dans la zone », a indiqué à son tour Philipe Swan, responsable de la communication au sein de la SMB.

Au sortir de cet atelier, des recommandations ont été formulées et orientées vers une exploitation minière dans le respect des droits de l’homme; qui participe à la réduction de la pauvreté et des inégalités. Le tout avec comme préoccupation de donner plus de place aux communautés dans la décision d’extraire; ce qui renforcerait leur capacité à négocier avec les projets et contribuer à la réduction des conflits violents  qui des fois accompagnent l’exploitation minière.

Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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