Placide Bagalwa, un citoyen congolais propose un projet de loi contre le tribalisme et la xénophobie en République Démocratique du Congo. Pour lui, le tribalisme, étant défini comme « la haine de l’Autre », il est donc incompatible avec tout projet de vivre-ensemble.
« Tous ceux qui approuvent notre hymne national et qui, de ce fait, s’engagent à bâtir un Congo plus beau qu’avant dans la paix, doivent contribuer à l’adoption et à l’application effective des dispositions qui sont susceptibles de décourager le tribalisme non seulement en aval, mais aussi en amont. Prévenir vaut mieux que guérir » motive Placide Bagalwa dans la partie introductive de sa proposition.
Il fait savoir que dans le cas du tribalisme, il serait bon que le législateur congolais incorpore, de façon explicite, les manifestations de ce fléau (tribalisme) dans la liste des délits et même des crimes.
« Les lois, seules, ne suffiront pas: il nous faudrait en plus en assurer l’exécution. La RDC doit cesser d’être un pays riche en lois qui sont violées constamment et en toute impunité, y compris par les législateurs. Il serait, toutefois, meilleur que nous prenions, en plus des dispositions, des mesures pour lutter concrètement contre les facteurs qui alimentent et entretiennent le tribalisme », envisage-t-il
Pour Placide Bagalwa, parmi ces facteurs, les premières places reviennent à l’ignorance et à la compétition pour le pouvoir. Selon lui, en RDC, comme partout ailleurs, les tribalistes souffrent d’un grave déficit en ce qui concerne la connaissance des peuples, y compris des leurs propres comme l’attestent très souvent leurs attitudes et leurs discours « truffes » de mythes et autres faussetés les unes plus graves que d’autres.
« Des activités d’information, d’éducation et de communication devraient, des lors, être incorporées dans notre programme de lutte contre le tribalisme. En ce qui concerne le point relatif à l’exercice du Pouvoir, un nombre de plus en plus élevé d’acteurs politiques de la RDC recourent à la manipulation machiavélique de la fibre ethnique ou régionale pour tenter d’accéder au pouvoir ou pour s’y maintenir » regrette Placide
Il fait savoir qu’à travers une loi de lutte contre le tribalisme, la République devra envisager des dispositions qui rendraient le tribalisme inutile, voire nuisible à toute personne désireuse de faire carrière en politique. A cet effet, la diversité ethnique pourrait être incorporée parmi les critères légaux pour l’établissement des partis politiques et pour la constitution des équipes en charge des unités de la Fonction Publique.
« Seule, la combinaison des méthodes préventives et punitives nous permettra de lutter efficacement contre ce fléau que nous désignons sous le terme de tribalisme et qui semble vouloir prendre des proportions d’une épidémie inquiétante » conclut Placide Bagalwa.
Depuis un bout de temps, le tribalisme se fait sentir en RDC. Des personnalités parfois politiques et même sociales ne se ravisent pas. Chacun, dans un replis identitaire cherche soit à se couvrir soit se victimiser ou encore à se faire prévaloir dans certains cas. Cela ne cesse menacer la cohésion nationale et entrainer à une éventuelle guerre civile.
Bertin Bulonza