La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) reste déterminée à assurer la sécurité du Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la Paix, et de la clinique Panzi dans l’est de la RDC, ont affirmé mardi les Nations Unies.
«Bien qu’un certain nombre de cas de Covid parmi nos soldats de la paix aient eu un impact opérationnel, nous avons continué à travailler en étroite collaboration avec le Dr Mukwege, les autorités congolaises et les partenaires internationaux pour veiller à ce que ses besoins en matière de sécurité et ceux de la clinique soient pris en compte de manière efficace et durable.» a précisé dans une déclaration le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric.
Cette déclaration intervient alors que le Dr Mukwege fait l’objet d’une montée alarmante d’intimidations; de correspondances haineuses et de menaces de mort transmises par les médias sociaux et au cours d’appels téléphoniques adressés à lui et à sa famille.
Selon la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme; Michelle Bachelet, qui a demandé le 28 août dernier qu’une enquête sur les auteurs de ces menaces soit menée; ces nouvelles menaces font suite au nouveau plaidoyer du médecin « en faveur de la paix dans l’Est du pays ».
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Le Dr Mukwege propose la création d’un tribunal pénal international pour la (RDC) afin de juger « les graves crimes qui y sont commis contre la population civile ».
Selon le porte-parole de l’ONU, veiller aux besoins sécuritaires du Prix Nobel de la paix dans les conditions actuelles « exige que nous continuions à développer une plus grande capacité locale au sein de la police nationale, avec le soutien de la Mission et d’autres acteurs internationaux ».
Par ailleurs M. Dujarric a signalé que la « sécurité personnelle des personnalités congolaises est une responsabilité des autorités », néanmoins la MONUSCO apporte tout le soutien possible dans la limite de ses moyens.
Fervent défenseur contre l’utilisation du viol comme arme de guerre
Le Dr Mukwege, qui a fondé et dirige l’hôpital Panzi à Bukavu, a reçu le prix Nobel de la paix 2018; pour ses décennies de travail au service de milliers de femmes victimes de violences sexuelles dans l’est de la RDC. Il a également vivement dénoncé l’utilisation du viol comme arme de guerre; et réclamé une protection accrue des femmes.
Mardi, le Dr Mukwege a salué la condamnation de 20 militaires et d’un policier pour viol à Luvingi dans le territoire d’Uvira. Ce verdict a été prononcé le 3 septembre dernier; à l’issue d’une série d’audiences par le Tribunal militaire de Garnison d’Uvira.
La Fondation Panzi du Dr Denis Mukwege s’est réjouie du travail mené par la justice congolaise; rappelant toutefois que « la justice congolaise demeure limitée dans la poursuite de tous les autres crimes de masse; tels que ceux documentés dans le Rapport Mapping des Nations Unies et dans d’autres rapports complémentaires ».
Mise en œuvre des recommandations
En effet, selon le prix Nobel de la paix 2018, aucune des recommandations du rapport Mapping n’a été appliquée en 10 ans; et il est « important aujourd’hui de s’engager à mettre en œuvre ces recommandations qui sont donc d’actualité ».
Devant la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen le lundi 31 août dernier; le Dr Mukwege avait continué son plaidoyer en faveur de la paix en RDC et de la mise en œuvre des recommandations du rapport Mapping.
Une marche de soutien à Denis Mukwege contre les menaces de mort qui pèsent sur sa personne; a eu lieu le 3 septembre à Bukavu, dans l’est de la RDC.
Toutes les forces vives de la communauté sont descendues dans la rue aux côtés des femmes victimes des violences sexuelles qui bénéficient des soins et de l’encadrement de Dr Mukwege dans son hôpital de Panzi.
Sur les calicots on pouvait lire: « Mukwege est un patrimoine de la RDC; le menacer de mort c’est chercher à enterrer l’espoir du peuple congolais qui attend une justice équitable; à travers le plaidoyer que le prix Nobel Denis Mukwege mène auprès de la communauté nationale et Internationale ».
Selon les manifestants, le Dr Mukwege serait combattu par ceux qui ont commis des crimes graves contre l’humanité.
Avec Onu Info