Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté ce vendredi la Résolution 2808 (2025), condamnant fermement l’offensive du mouvement rebelle M23 au Sud-Kivu avec le soutien des Forces de défense rwandaises, et prolongeant d’une année le mandat de la MONUSCO, désormais en vigueur jusqu’au 20 décembre 2026.
Dans ce texte adopté sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, l’organe onusien dénonce notamment la prise de la ville d’Uvira par le M23, estimant qu’elle « met gravement en danger les populations civiles, compromet les efforts de paix et risque de déstabiliser toute la région des Grands Lacs ». Le Conseil exige le retrait immédiat du M23 dans l’est de la RDC ainsi que celui des Forces de défense rwandaises du territoire congolais.
La résolution réaffirme le soutien du Conseil de sécurité aux processus de paix en cours, notamment l’Accord de paix de Washington signé le 27 juin 2025 sous médiation américaine et le Cadre de Doha pour la paix, signé le 15 novembre 2025 avec la facilitation du Qatar. Les Nations Unies appellent la RDC et le Rwanda à mettre en œuvre ces accords de bonne foi et sans délai.
Sur le plan sécuritaire, la résolution autorise la MONUSCO à utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger les civils, neutraliser les groupes armés et appuyer les mécanismes de surveillance et de vérification du cessez-le-feu. Elle maintient également la Brigade d’intervention, à titre exceptionnel, et fixe le plafond des effectifs de la Mission à plus de 13.000 personnels civils et militaires.
Le Conseil de sécurité se dit par ailleurs vivement préoccupé par la crise humanitaire aiguë dans l’est de la RDC, marquée par l’augmentation du nombre de déplacés internes, l’insécurité alimentaire et les violences sexuelles liées au conflit. Il exige un accès humanitaire sûr, immédiat et sans entrave, et appelle à la réouverture de l’aéroport de Goma à des fins humanitaires.
La résolution condamne également l’exploitation illégale des ressources naturelles, les violations graves des droits humains, notamment contre les femmes et les enfants, et insiste sur la lutte contre l’impunité, y compris par la coopération avec la Cour pénale internationale.
Enfin, le Conseil de sécurité souligne que le retrait progressif de la MONUSCO devra être conditionné à un renforcement effectif de la présence de l’État congolais et de ses forces de sécurité, afin d’éviter tout vide sécuritaire. Il décide de rester activement saisi de la situation en RDC.

