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Le Centre d’Excellence Denis Mukwege (CEDM) de l’Université Evangélique en Afrique (UEA) a lancé ce mardi 11 avril 2023, son projet sur la « résilience sociale après violence sexuelle à l’Est de la République Démocratique du Congo; du déclin sociétal à la gouvernance responsable à travers les réparations».

Au cours de l’atelier de lancement de ce projet, le CEDM a indiqué que malgré l’accompagnement économique, médical et psychosocial de victimes des violences sexuelles, les défis restent encore énormes, et tout le travail fait sur le terrain ne fait pas l’objet de recherches scientifiques.

Le but de ce projet est de collecter des données sur la question des violences sexuelles, les analyser  avec les chercheurs de différents domaines afin de produire un outil de recherche sous forme de plaidoyer.

«L’innovation dans ce projet est qu’on part des expériences et besoins de  la base (les survivantes elles-mêmes, les organisations de la Société Civile qui les accompagnent, les leaders communautaires de leurs milieux d’origine et d’accueil) pour cerner les notions de résilience et de la réparation. Le projet ne vient pas avec des idées et hypothèses préconçues  mais chercher à documenter ces notions importantes du projet tel que perçue et vécu par les survivantes et leurs communautés, dit prof Pierrot Chambu, doyen de la faculté de droit à l’Université Officielle de Bukavu et co-promoteur de ce projet au sein du CEDM.

Ce projet repose sur trois piliers qui sont la réparation, la bonne gouvernance et la résilience. Il est donc question de voir comment la résilience qui s’est créée au sein de la société et chez chaque survivante individuellement affecte la réparation ou inversement, grâce à la réparation, la résilience sociale durable se forme.

Pour le prof Pierrot, tout cela doit se faire dans un contexte général de la bonne gouvernance car le climat politique a un impact important sur la réparation et de la résilience.

«Au cours de ce projet qui va durer 5 ans, tous les travaux déjà réalisés par les organisations de la Société Civile et leaders de base seront capitalisés de manière empirique et seront donc complété par les données primaires pour traiter la question de résilience et de la réparation. Voir ce qui est déjà fait, ce qui se fait et ce qui ne pas encore fait pour améliorer durablement la situation des survivantes de violences sexuelles et ainsi leur résilience. Une thèse sera produite par la doctorante Nathalie Bavurhe pour le compte de l’Université Evangélique en Afrique. Les résultats de ce projet vont nourrir le contenu  de plaidoyer et sensibilisation collective pour influencer les politiques » indique-t-il.

Notons que ce projet sera exécuté par le Centre Excellence Denis Mukwege, en collaboration avec la Fondation Panzi au Sud-Kivu, Heal Africa au Nord Kivu, l’Université de Ghent et l‘Université d’Anvers en Belgique. Ce projet est appuyé financièrement par VLIR-UOS.

Claudine Kitumaini

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