La controverse sur le lieu de l’enterrement du feu Général Major Delphin Kahimbi Kasagwe se poursuit.
Des sources proches de la famille biologique du feu Général Delphin Kahimbi renseignent que des négociations sont menées l’Etat-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les membres de la famille biologique.
En date du 7 mai dernier à l’Etat-Major Général, une réunion restreinte avec la famille biologique s’est tenue sous la conduite du sous-chef d’Etat-major Général chargé de l’administration et la logistique.
Il s’agissait d’informer les membres de la famille du défunt sur les décisions de la haute hiérarchie militaire par rapport à l’enterrement de Delphin Kahimbi.
Une information confirmée par Augustin Kahimbi, frère biologique du défunt qui s’est confié à Laprunellerdc.info.
Il renseigne qui renseigne que l’Etat-Major Général avait signifié à la famille que compte tenu de la pandémie de Covid-19, le défunt Général Delphin Kahimbi devra être enterré provisoirement à Kinshasa.
Son corps devrait par la suite être exhumé afin d’être enterré dans son village natal à Kinyezire, dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, comme souhaité par le défunt.
« L’Etat-major Général avait instruit ses services d’entrer en contact avec nous la famille biologique du Général Kahimbi, pour prendre des dispositions d’organiser les funérailles à Kinyezire dans notre village. Comme le corps était encore entre les mains de l’auditorat qui était seul à avoir accès au corps à la morgue, l’auditorat va écrire à l’hôpital du cinquantenaire de remettre le corps à la famille pour procéder à son enterrement. Nous avions été invité à l’état-major général, et là on nous dira que sur instructions du chef, on va procéder à l’enterrement partiel, et que une fois le Coronavirus terminé on va l’enterrer définitivement à Kinyezire », explique Augustin Kahimbi, le petit frère de Kahimbi.
Pour la famille, la seule option c’est de récupérer le corps de leur frère pour enterrement à Kalehe. D’ailleurs, explique Augustin Kahimbi, seules 4 personnes faisant partie de la délégation ne pouvaient décider sans consultations élargies dans la famille.
Augustin Kahimbi explique que la décision de l’enterrement de son frère n’est pas seulement le vœu des membres de la famille mais plutôt une exigence personnelle du défunt de son vivant. Faire autrement pourrait également violer les us et coutumes.
Il en appelle donc à la bonne foi des autorités militaires du pays afin d’accomplir cette volonté.
«La décision d’enterrement de notre frère n’est pas seulement de sa famille biologique, mais aussi c’était la volonté du Général Kahimbi lui-même. Il insistait de son vivant que son corps soit ramené dans son village même s’il meurt au front. Je ne comprends pas la motivation de cet enterrement partiel, parce qu’aussi dans notre coutume, on ne déterre pas les morts pour les enterrer de nouveau. S’ils sont d’avis que nous puissions enterrer à Kinyezire, pour nous c’est un acquis, puisque nous allons attendre la levée des mesures liées au Covid-19, et là nous allons demander l’autorisation d’aller enterrer à Kinyezire. Si le gouvernement peut aussi nous donner la grâce d’aller l’enterrer avec des mesures de Covid-19, là aussi c’est favorable. Parce que notre souci, c’est d’accomplir seulement cette volonté. Toute la famille se trouve de ce côté-là, Si on enterre ici à Kinshasa, on ne sera pas à mesure d’amener toute la famille ici pour visiter la tombe », insiste-t-il.
Peu avant cette décision de l’Etat-major Général des Forces Armées de la RDC, plusieurs voix majoritairement originaires de cette partie du pays s’étaient déjà levées pour plaider que le corps de ce fils de Kalehe qui a servi sous le drapeau soit enterré dans son village natal.
Des organisations de défense des intérêts de Kalehe comme la Fondation Kalehe Kwetu (FOKAK), et ERTKA avaient même appelé à une solidarité pour l’enterrement d’un de leurs, soutenant qu’aucune raison ne peut donc justifier le non enterrement d’un fils de Kalehe dans son village natal.
Un mausolée a, d’ailleurs, était érigé à Kinyezire pour la cause.
Pour rappel, l’ex chef de renseignements militaires de la RDC Delphin Kahimbi a rendu l’âme dans la nuit du 8 au 9 mars 2020, dans des circonstances non encore élucidées.
Des enquêtes avaient par la suite été lancées et on attend toujours la suite plus de deux mois après.
Bertin Bulonza