La colère ! C’est par ces mots qu’on peut expliquer la dernière sortie médiatique du Secrétaire Général de « Ensemble pour la République », parti de l’opposant Moïse Katumbi après les accusations de l’armée contre son bras droit, Salomon Idi Kalonda, arrêté fin mai à Kinshasa.
Au cours de cette conférence de presse, Dieudonné Bolengetenge a tout simplement évoqué une « dérive dictatoriale » en RDC. Un coup de colère qui illustre parfaitement le climat politique à la veille des élections générales en RDC.
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Dès la prise de parole, le Secrétaire Général de ce parti politique dénonce une « prestation d’horreur, un tissu des mensonges cousus de fil blanc » de la part des renseignements militaires.
« Aucun fait mis à ce jour à charge de monsieur Salomon Kalonda, qui, contrairement aux insinuations invraisemblables de l’animateur de ce point de presse d’hier n’est susceptible de justifier la violence et la brutalité qui ont caractérisées son enlèvement surtout pas dans un Etat qui se veut de droit », soutient Bolengetenge.
Rappelant plusieurs dispositions constitutionnelles qui protègent les droits des citoyens accusés, le Secrétaire Général de « Ensemble pour la République » dénonce « un pouvoir déstabilisé » par la présence à Kinshasa de Moïse Katumbi.
Le régime de Tshisekedi, poursuit-il ne pouvait pas inviter le monde à consommer les accusations « fantaisistes et des insinuations de connivence avec le Rwanda quand on sait, jusque à un passé récent, la proximité du pouvoir de Kinshasa avec le régime rwandais dont les autorités ont été applaudies et présentées comme des partenaires d’affaires fiables ».
Alors que l’armée devrait être épargnée de ces querelles politiques, le régime Tshisekedi l’utilise pour ses propres intérêts comme pour d’autres institutions de la République, se désole le Secrétaire Général du parti de Katumbi.
« Après avoir avili la Présidence de la République, théâtraliser le Parlement, caporaliser la Cour Constitutionnelle et d’autres juridictions civiles, dégrader la Police Nationale en lui faisant jouer des mauvais rôles jusqu’à la collaboration ouverte avec une milice armée des machettes, le régime ‘Béton’ s’emploie maintenant à dégrader l’armée. L’armée est un symbole majeur de la nation où le sens de l’honneur est d’une importance capitale. Il est indigne et même irresponsable de mêler les services militaires à des sales besognes politiciennes alimentées par des racontars des réseaux sociaux. Hier, le service des renseignements militaires a été soldé…demain, c’est la justice militaire qui risque le ridicule à coups des appétits des politiques indécents, amoraux et cyniques. Les forces armées sont républicaines. Elles sont au service de la nation toute entière ».
Bolengetenge pointe du doigt donc la répression, la persécution à l’endroit des acteurs de l’opposition qui procèdent d’un aveu d’échec face au bilan « calamiteux » de cette mandature et d’un « complexe de peur » de perdre le pouvoir.
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A la fin, le parti de Katumbi appelle au calme et à la responsabilité et au sens du devoir envers la patrie qu’elle veut « solidaire et apaisée » et appelle à la mobilisation des congolais pour faire échec à une « dérive dictatoriale et aux égarements de ce régime incompétent, prébendier, intolérant, raciste et tribaliste, nocif à volonté, incapable dans tous les cas de s’occuper des problèmes vitaux du peuple congolais ».
Il faut rappeler que nombreux autres leaders d’opposition ont condamné ce qu’ils qualifient comme une volonté manifeste de vouloir taire toute voix discordante alors que le pays va en décembre aux élections.