L’ancien Patron de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), déclare qu’il ne répondra pas une quelconque invitation de la justice, pour les faits commis dans la gestion des services de l’état. Au cours d’une interview diffusée ce lundi 22 février sur Radio Okapi, Kalev Mutond précise n’avoir jamais été saisi d’une convocation judiciaire sauf sur les réseaux sociaux.
La plainte porte sur des faits de torture, menaces de mort et d’assassinat attribués à l’ANR qui était sous sa direction. Mais selon lui, ce sont des allégations qui sont portées à la connaissance du parquet par un plaignant, et il n’est pas encore dit quel est l’auteur matériel de ces allégations.
Quant au statut des agents de l’ANR, celui-ci appelle à se conformer à la loi.
«Il faut savoir que l’ANR est un service d’Etat qui fonctionne sur base des textes. La loi dit que l’agent de l’ANR a droit à une protection spéciale. C’est l’article 21 que vous lirez : Une protection spéciale de son identité, de sa personne et de ses biens. Dire intouchable signifie qu’il peut commettre un crime. Ce qui n’est pas le cas. Il est protégé en ce que dans l’exercice de ses fonctions, il se conforme aux lois et aux règlements du pays. S’il commet une infraction ou un crime, la loi est là pour réprimer les crimes. Je ne peux pas me permettre de dire qu’à l’ANR il n’y a que des Saints. D’ailleurs, à chaque fois que des agents ont commis des bévues, ils ont été sanctionnés,» dit-il.
Kalev Mutond a également démenti les allégations selon lesquelles les agents de l’ANR auraient commis des tortures sous sa direction. Selon lui, l’ANR est victime d’une propagande politicienne.
«Nous n’encourageons pas que les agents commettent les bévues. Ce que nous disons aux agents, principalement nos OPJ, ce de faire en sorte que lorsqu’ils sont en face d’un prévenu, c’est d’en faire un ami. Et lorsqu’ils en font un ami, ils ont la possibilité d’obtenir les renseignements dont ils ont besoin. On ne peut pas torturer la personne de qui vous voulez obtenir des renseignements. Ça ne se fait pas. L’ANR est victime d’une propagande politicienne. Il y a des compatriotes qui, dans l’opinion nationale ou à l’étranger, ont délibérément choisi de salir les services de leur propre pays. On présente les agents de l’ANR comme des assassins, on présente le service lui-même comme n’étant là que pour torturer, pour assassiner. Mais personne ne va vous citer le nom d’une seule personne, je ne parle pas de quatre ou cinq personnes, qui a été tué par l’ANR.» dit-il.
A la question de savoir s’il est prêt à témoigner sur des faits commis lorsqu’il était à la tête de l’ANR, Kalev Mutond estime qu’il peut y aller entant qu’individu ; mais pas pour rendre compte des actes commis dans la gestion de ce service de l’Etat.
«Moi je suis prêt parce que c’est la justice de mon pays, je dois collaborer avec la justice de mon pays. Je suis prêt d’aller répondre devant la justice des faits commis par l’individu Kalev. Je ne peux pas, et je ne le ferai nulle part, sauf devant le président de la République, je ne peux pas moi, aller rendre compte des actes commis dans la gestion des services de l’Etat. Aller parler de l’armée, de la police, de la DGM, de l’ANR, je ne peux pas le faire, comme ancien chef de la sureté nationale, je ne peux pas le faire. C’est mettre l’Etat dans la rue.» explique-t-il.
Museza Cikuru