Moins de vingt-quatre heures après le discours sur l’état de la Nation prononcé par le Président Félix Tshisekedi devant le Congrès, l’opposition a réagi vivement, avec à sa tête Jean Marc Kabund-A-Kabund, ancien vice-président de l’Assemblée nationale. Il critique fermement la gestion sécuritaire et diplomatique du conflit à l’Est du pays, ciblant particulièrement l’approche du gouvernement face à l’AFC/M23 et au Rwanda.
Dans un message publié sur son compte X, Kabund accuse le pouvoir de contradictions et de reniement. Il rappelle la position initiale de fermeté : « Hier, c’était : ‘Nous n’allons pas négocier avec Paul Kagame et ses supplétifs du AFC-M23.’ Les fanatiques applaudisseurs avaient fait de cette roublardise un symbole de patriotisme. »
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L’opposant fustige ensuite ce qu’il perçoit comme un revirement du gouvernement, citant les discussions récentes avec le Rwanda : « Aujourd’hui, après avoir signé un « accord » avec Paul Kagame et engagé des discussions avec ses supplétifs, on nous sert : ‘Il n’y aura ni mixage ni brassage.’ De qui veut-on se moquer ? »
Jean Marc Kabund met également en doute la stratégie militaire et diplomatique de Kinshasa face au M23, estimant que le rapport de force reste largement défavorable à la RDC.
« Honnêtement, comment peut-il prétendre imposer quoi que ce soit au M23 alors que le rapport de force sur le terrain lui est largement défavorable, et que même le cessez-le-feu peine à être respecté ? »
Enfin, il dresse un bilan sévère de la politique de sécurité du gouvernement.
« Si le mensonge et la manipulation pouvaient avoir un visage, les Congolais sauraient parfaitement à qui l’associer. Triste ! »
Pour Kabund, le discours présidentiel, malgré l’ampleur des sujets abordés, constitue un exercice de dissimulation face à l’échec crucial de la restauration de la paix et de la souveraineté à l’Est du pays.
Joseph Aciza

