La traite des personnes (TDP) à l’Est de la République démocratique du Congo est une crise humanitaire urgente. Les enfants et les femmes sont les plus touchés respectivement à 43 et 31%. Ces statistiques sont contenues dans un rapport de l’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) rendu public ce Mardi 30 Juillet 2024 et consulté par La Prunelle RDC.
Dans ce rapport sur l’état des lieux des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Tanganyika, rendu public à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la traite d’êtres humains, PPI affirme que d’après les résultats de l’étude menée, ces quatre provinces sont les plus touchées par rapport à d’autres provinces de la RDC. Les femmes et les enfants sont à la première ligne de cette tragédie.
« Victimes d’exploitation sexuelle, de travail forcé et d’enrôlement dans des groupes armés, leur souffrance est incommensurable. Ces allégations sont également confirmées par les Experts de l’ONU Info », fait savoir l’organisation
PPI ajoute que ses statistiques documentées sont alarmantes, jusqu’à 43% des enfants et 21% des femmes déplacés sont victimes de TDP.
Ces statistiques s’expliquent par les conditions de vie précaires, les conflits armés, la pauvreté et les catastrophes naturelles qui, exacerbent cette situation avec comme conséquences des traumatismes physiques et psychologiques dévastateurs, la déstabilisation des familles ainsi que la stigmatisation des victimes.
Par ailleurs, l’organisation poursuit que la communauté, souvent par peur de représailles, reste indifférente à cette détresse. La majorité des personnes ne sait pas comment dénoncer ces crimes et l’utilisation des réseaux sociaux pour alerter sur la situation est faible.
PPI estime qu’il est crucial de sensibiliser et d’éduquer la population sur la TDP et sur la manière de réagir face à une victime. La lutte contre la TDP nécessite une approche multi-niveau impliquant la famille, la communauté et le pays.
Sur ce même sujet, PPI constate que les mécanismes existants sont souvent insuffisants en raison de la corruption et du manque de ressources. Les mesures préventives sont totalement inexistantes et les services de soutien pour les victimes sont inconnus pour nombreux et largement inaccessibles pour d’autres.
La traite des personnes à l’Est de la RDC, est un problème sérieux qui nécessite une intervention urgente. La recherche réalisée par PPI démontre que les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika sont particulièrement touchées.
Ces régions connaissent une forte prévalence de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, de mariages forcés et d’esclavage sexuel, exacerbée par les conflits et les déplacements des populations. Les femmes et les enfants étant les plus vulnérables tel que ressortie dans cette recherche menée.
La perception de la TDP est principalement vue comme une exploitation sexuelle et un travail forcé, mais PPI constate qu’elle est également perçue comme une privation de liberté, des droits fondamentaux ainsi qu’une forme de violence physique et psychologique.
En conclusion, la lutte contre la TDP nécessite une approche familiale, communautaire et étatique.
Au niveau familial, l’éducation, la sensibilisation, le renforcement des liens familiaux et la protection des enfants sont essentiels. Au niveau communautaire, des programmes de sensibilisation, la création des réseaux de soutien communautaires, et la collaboration avec les autorités locales sont nécessaires. Au niveau national, le renforcement des lois, la formation des forces de l’ordre et le développement des programmes de réhabilitation pour les victimes sont indispensables.