Comme plusieurs acteurs de la Société Civile, le Dr Denis Mugwege, le prix Nobel de la paix 2018 s’insurge contre la nomination de M. Adolphe Onusumba, ancien chef rebelle, à la tête du Conseil d’administration de Total Energie Marketing RDC, par le Président Félix Tshisekedi.
Dans un tweet publié ce 28 mai 2023, le Prix Nobel de la Paix ne cache pas sa colère à la suite de la nomination de cet ancien président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-Goma), un mouvement rebelle qui a occasionné des viols massifs des femmes et des tueries dans plusieurs provinces de la RDC. Soutenu par le Rwanda, la guerre du RCD avait occasionné des violations « graves » des droits de l’homme dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Pour le Dr Denis Mukwege, ce groupe armé et d’autres utilisaient le viol massif comme arme de guerre, et ses responsables ne devraient aucunement mériter des promotions, mais plutôt des sanctions.
« La poursuite de la politique qui accorde des promotions à des ex-chefs de guerre repris dans le rapport Mapping à l’exemple d’Onusumba, illustre un que le régime n’a aucune intention de mener des réformes visant à assainir les institutions et aggrave la crise politique et morale en RDC » a dénoncé le Médecin Directeur de l’hôpital de Panzi qui, depuis 1999, prend en charge des milliers de femmes victimes de viol.
La semaine dernière, le Président Felix Tshisekedi a récemment nommé Adolphe Onusumba à la tête du Conseil d’administration de la société Total Energie Marketing RDC. Le nom de l’ancien président du mouvement rebelle RCD-Goma, est ressorti de l’ordonnance présidentielle lue à la Télévision Nationale.
A la suite de cette nomination, des voix se sont levées, notamment dans le milieu des acteurs sociaux, pour dire « non » à cette récompense qui selon eux, sous-entend qu’il faut « tuer, violer et voler » pour être promu en RDC.
Ces acteurs de la Société Civile qui militent pour la mise en place d’un mécanisme de justice transitionnelle et l’installation d’un tribunal international pour le Congo, se sont dits choqués, appelant le Président de la République à « revoir » cette décision et à accompagner ceux qui demandent justice en faveur de toutes les femmes et enfants victimes des guerres en RDC.
Claudine Kitumaini