Intervenons-nous

Le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières Daniel Aselo est convoqué devant le Sénat de la RDC, mardi 29 mars prochain.

Sa convocation fait suite à une question orale avec débat lui adressée par le sénateur Auguy Ilunga Civuila, sur son « ingérence » dans le fonctionnement des institutions provinciales.

Dans l’invitation adressée à Daniel Aselo par le Bureau de la haute chambre du Parlement, le Président du Sénat Bahati Lukwebo indique que la séance plénière d’audition du VPM Aselo se tiendra dans la salle des internationales du Palais du peuple à partir de 11 heures précises.

Contexte

Depuis sa prise des fonctions, le VPM Daniel Aselo n’a pas laissé un seul évènement politique dans les provinces échapper à ses yeux. Les assemblées provinciales sont les plus surveillées par l’homme de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti au pouvoir.

L’homme ne laisse aucune initiative parlementaire de contrôle des exécutifs passer. Par ses correspondances (télégrammes, messages officiels et autres) il appelle régulièrement les chefs des exécutifs et les bureaux des Assemblées provinciales à Kinshasa pour « consultation ».

Pour le cas du Sud-Kivu par exemple, chaque fois que les députés provinciaux tentent d’entreprendre une initiative de contrôle de l’exécutif provincial, le VPM de l’intérieur ne manque toujours pas un motif pour les étouffer.

La fois dernière, alors que le Gouverneur Théo Ngwabidje venait d’être réhabilité par la cour constitutionnelle, les députés provinciaux ont demandé l’organisation d’une session extraordinaire pour leur permettre de continuer à faire le contrôle de l’exécutif et épuiser les matières non achevées lors de la session de septembre 2021.

Mais après avoir pris connaissance de cette demande des élus provinciaux, Daniel Aselo a pris des décisions interdisant notamment la convocation d’une session extraordinaire à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, et l’organisation des manifestations publiques en province.

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Des acteurs politiques et des organisations de la Société Civile ont d’ailleurs plusieurs fois dénoncé cette façon de Daniel Aselo de s’ingérer dans le fonctionnement des institutions en province.

C’est le cas de l’ONGDH Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), qui s’est dit « choquée » par cette « ingérence » de trop dans la gestion de la province. PPI a écrit au Premier ministre pour dénoncer ces agissements.

Pas plus tard que le 19 mars dernier, alors qu’ils prenaient part à Kinshasa à l’atelier de sensibilisation sur le développement de 145 territoires, des élus provinciaux ont, en présence du chef de l’État, hué le VPM de l’Intérieur.

Une façon pour eux de dénoncer ce qu’ils ne cessent de qualifier « d’humiliation » dont ils étaient victimes de la part de celui-ci.

Lire aussi: Sud-Kivu: quelle solution à la crise politique née de la déchéance de Théo Ngwabidje ?

Cette convocation permettra-t-elle à Aselo de comprendre la limite de ses fonctions vis-à-vis des institutions provinciales ? Difficile de le dire pour l’instant mais plus d’une personne pense que les sénateurs devraient user de leurs prérogatives pour sanctionner et ramener à l’ordre ce membre du Gouvernement central qui, pour des raisons inavouées, s’ingère sans gêne dans le fonctionnement des institutions provinciales au mépris des lois du pays.

Bertin Bulonza

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