Intervenons-nous

    L’Association des Femmes de Médias (AFEM) a enregistré 20 cas d’atteinte à la liberté de la presse, ainsi qu’un cas de meurtre, entre mai et août 2024 dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Ces données ont été révélées le 29 août 2024 lors d’une conférence de presse tenue à l’Auditorium de la Femme à Labotte, dans la ville de Bukavu.

    Le rapport de monitoring sur la recrudescence des atteintes à la liberté de la presse met en évidence plusieurs incidents graves.

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    Le cas le plus marquant concerne un journaliste menacé par des personnes armées et cagoulées après avoir présenté son journal en mai dernier au Nord-Kivu. Un autre cas concerne un journaliste recevant des menaces de mort pour avoir posé une question jugée gênante lors d’un conseil de sécurité local.

    Le rapport mentionne également un journaliste à Uvira menacé de mort pour avoir diffusé des informations sur l’enlèvement d’un mineur par un groupe de coupeurs de routes dans la plaine de la Ruzizi. Un technicien a également échappé à la mort lorsqu’il a été attaqué par un homme armé en uniforme alors qu’il se rendait à la radio. L’agresseur lui a promis la mort s’il le dénonçait.

    À Bukavu, un cas de cyberharcèlement a été enregistré par la cellule de monitoring d’AFEM.

    Toujours à Bukavu, un défenseur des droits humains a été atteint par balle lors d’une altercation entre policiers et chauffeurs à Bagira. À Kalonge, un correspondant de Mama Radio a été menacé de mort par un chef de milice pour s’être opposé à un mariage précoce et pour avoir alerté sur un cas de viol d’une mineure par son professeur.

    Lors de la conférence de presse, AFEM a appelé les autorités politico-administratives et sécuritaires à renforcer la collaboration avec les journalistes et à respecter et appliquer les lois protégeant les droits des journalistes.

    « Nous demandons aux autorités d’assurer la protection des journalistes afin qu’ils exercent dans un environnement sûr et à l’abri des menaces. Il est également crucial de respecter et d’appliquer les lois qui protègent leurs droits, et de renforcer la collaboration avec eux. Nous demandons à la justice d’identifier et d’interpeller les coupables des agressions contre les journalistes et défenseurs des droits humains, afin qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes », a déclaré Julienne Baseke, Coordonnatrice de AFEM.

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    Le ministre des Médias et de la Communication, Didier Kabi, présent lors de cette activité, s’est engagé à soutenir les journalistes tout en les appelant à travailler avec professionnalisme. Il a souligné l’importance du respect des lois régissant la presse en République Démocratique du Congo, en général, et au Sud-Kivu, en particulier.

    « L’association des Femmes de Médias est précieuse pour nous et nous comptons soutenir ces démarches pour que ces efforts aboutissent à un monde où les droits des journalistes sont pleinement respectés », a-t-il affirmé.

    La conférence de presse a vu la participation de plusieurs autorités étatiques, dont des députés provinciaux, des chefs de divisions, ainsi que le Ministre de la Communication.

    Vinciane Ntabala

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    2 commentaires

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