Intervenons-nous

26,4 millions de personnes connaissent actuellement des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë en RDC. C’est ce qu’indique le Bureau de Coordination humanitaire (OCHA), dans un rapport rendu public. Parmi ces personnes, 22,6 millions sont en phase de crise (phase 3).

Selon OCHA, les ménages en phase 3 ont des déficits de consommation alimentaire reflétés par une malnutrition aiguë élevée ou supérieure aux niveaux habituels. «Ils parviennent à couvrir leurs besoins alimentaires essentiels de façon marginale, mais seulement en se départissant de leurs avoirs, de moyens d’existence majeurs ou en employant des stratégies d’adaptation de crise,» note ce rapport.

Pendant ce temps, 3,8 millions de personnes sont en phase d’urgence (phase 4). «Les ménages en phase 4 ont d’importants déficits de consommation alimentaire reflétés par une malnutrition aiguë très élevée et une surmortalité. Ils sont en mesure de réduire l’importance des déficits alimentaires mais uniquement en utilisant des stratégies d’adaptation d’urgence et en liquidant leurs avoirs,» indique OCHA.

Ces personnes sont principalement localisées dans des zones affectées par les mouvements de population et des conflits armés (provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Tanganyika), mais également dans les zones où les services de base sont défaillants.

Les facteurs déterminants d’insécurité alimentaire sont :

– Conflit et insécurité : Les conflits armés et intercommunautaires, principalement à l’est, ont continué de provoquer des déplacements de population ces derniers mois. Les activités armées continuent d’entraver l’accès et la disponibilité alimentaire de la population, particulièrement en Ituri, au Nord et au Sud-Kivu, dans la province du Maniema et du Tanganyika.

– Des prix alimentaires élevés : La guerre en Ukraine a eu des répercussions sur les prix du carburant qui ont grimpé de 27 % entre janvier et juillet, ainsi que sur les prix des denrées de base. Cela a été plus accentué dans les régions les plus éloignées et les plus difficiles d’accès.

Mauvaises infrastructures : Les infrastructures routières délabrées ou inexistantes qui contribuent à l’enclavement d’une grande partie de la population rurale rendent la circulation des personnes, des marchandises ou de l’assistance humanitaire difficile voire impossible dans certaines zones. Par ailleurs la pauvreté endémique du pays contribue largement à cette insécurité alimentaire.

Chocs sur les activités agricoles : Outre les chocs liés aux risques climatiques tels que les inondations ou les épisodes de sécheresse qui limitent par endroit la production, les activités agricoles continuent d’être affectées par des maladies des cultures et des attaques d’insectes et autres prédateurs dont des animaux sauvages.

Malnutrition aiguë

Sur les 519 zones de santé que compte la RDC, 242 sont en situation d’urgence nutritionnelle (soit 47% du pays). Les zones les plus affectées sont essentiellement dans les provinces de Kwango, Equateur, Haut-Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Kongo Central, Kwango, Maniema, Sankuru, Sud-Kivu, Tanganyika.

De manière générale, la situation nutritionnelle demeure alarmante. Environ 45% des décès des enfants de moins de 5 ans seraient liés directement ou indirectement à la malnutrition.

Par ailleurs, un enfant sur deux souffre d’un retard de croissance et environ un enfant sur quinze souffre de la malnutrition aiguë. 66 En 2023, il est estimé que 3,6 millions de personnes souffriront de malnutrition aiguë dans le pays, y compris plus de 903 000 enfants sous sa forme sévère et près de 1,7 million enfants sous sa forme modérée.

Environ 3,7 million de femmes enceintes et allaitantes dans les zones en crise auront besoin d’une sensibilisation sur l’alimentation appropriée des jeunes enfants et nourrissons.

Les principaux facteurs contribuant à la malnutrition sont :

-Les mauvaises pratiques alimentaires : La faible diversité alimentaire, la qualité nutritive insuffisante, des taux d’allaitement maternel faibles et le faible régime alimentaire contribuent à une prévalence élevée des retards de croissance et des prévalences élevées de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans et augmentent leur vulnérabilité aux maladies par la baisse de leur système immunitaire.

-L’insécurité alimentaire aiguë : Les niveaux élevés et persistants d’insécurité alimentaire aiguë en RDC au cours des dernières années ont contribué à des niveaux élevés de malnutrition aiguë chez les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.

-Les maladies : Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés par les fréquentes épidémies de rougeole et de choléra, ainsi que par une augmentation marquée des cas de diarrhée et de paludisme, ce qui contribue à la malnutrition aiguë. De même, de nombreuses épidémies de la maladie à virus Ebola en RDC (4 épidémies entre juin 2020 et juillet 2022, 14 épidémies depuis 1976) entraînent une morbidité et mortalité accrue chez les populations vulnérables et ont aussi un impact notable sur la situation socio-économique des ménages.

-Faible accès aux soins de santé : Statistiquement, il n’y a que 0,28 médecin et 1,19 infirmier/infirmière et sage- femme pour 10 000 personnes. L’accès aux soins de santé dans les régions rurales est déficient en raison de l’éloignement de nombreux villages.

-L’accès limité à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement

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