Depuis quelques jours, des informations circulent sur les réseaux sociaux et dans certains médias, relevant que le volcan Nyiragongo au Nord-Kivu, qui est entré en éruption le 22 mai 2021, s’est définitivement éteint. Mais le Directeur scientifique de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) au Nord-Kivu, affirme que le volcan Nyiragongo n’est pas [ou pas encore] éteint.
Dans une interview exclusive accordée à LaPrunelleRDC.info ce vendredi 27 Août 2021, Kasereka Mahinda rejette cette nouvelle qu’il qualifie de rumeur, et affirme que le volcan est bel et bien «dans sa phase normale.»
Selon lui, il faudrait plusieurs années d’inactivité, pour attester que le volcan est réellement éteint.
« Un volcan éteint on ne le connait pas vraiment, puisqu’il faut plusieurs années d’inactivité pour qu’il soit dit éteint. Dans d’autres pays comme les États-Unis il faut qu’il y ait 10 mille ans que le volcan n’entre plus en éruption. Quand vous arrivez au Japon il faut 5 mille ans. Alors que nous, jusque-là on n’est qu’à 3 mois de l’éruption » déclare-t-il.
Notre source précise qu’en même temps, une équipe a été dépêchée au sommet du Nyiragongo, et a confirmé l’absence de la lave. Mais selon Kasereka Mahinda, il faudrait attendre 5 ans [peut-être moins, peut-être plus] comme cela a été en 1977, pour que le processus de remplissage du cratère démarre, ou pas.
« Maintenant ce que nous observons sur le Nyiragongo est que le cratère est vide. L’image qui circule n’est pas fausse mais c’est l’interprétation qui est mauvaise. Donc nous devons attendre un remplissage comme ça été en 1977, cela a fait 5 ans. En 2002 ça a demandé 3 mois. Et maintenant nous attendons ce qui va se passer pour qu’on puisse suivre le processus normal de remplissage. Je répète encore, le Volcan n’est pas éteint, il est dans sa phase normale, même si le cratère secondaire est vide, » ajoute Kasereka Mahinda.
D’après le Directeur scientifique de l’OVG, il y a toujours une crainte que si la cheminée est bouchée, l’éruption du Volcan Nyiragonfgo pourrait sortir par des fissures ou même les fractures.
Rappelons qu’à la suite de la récente éruption du Nyiragongo le 22 mai 2021, environ 3500 maisons ont été détruites dans la partie Nord de la ville de Goma, avec des champs et des animaux décimés par la lave. Des séismes importants avec des magnitudes autour de 4,4 à 4,7 sur l’échelle de Richter ont suivi l’éruption volcanique: et ont persisté jusqu’à la fin du mois de mai, occasionnant la destruction de maisons et des fissurations du sol. La coulée de lave a détruit une partie des installations hydrauliques et électriques de la ville de Goma, qui ont été rétablies quelques mois plus tard.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma