Sans surprise, la rentrée scolaire n’a pas du tout été effective ce lundi 4 octobre dans plusieurs écoles publiques de la région du grand-Nord au Nord-Kivu. Partout, les enseignants ont campé à leur position de grève, répondant à l’appel de leurs syndicats.
Seules les écoles privées ont quand-même débuté avec timidité les enseignements pour cette première journée.
A Beni-ville par exemple, d’une école à une autre, la rentrée de classe n’a pas été effective. Les enseignants des écoles publiques ont campé sur leur décision, celle de ne pas reprendre le chemin de l’école ce lundi.
Jusqu’à 9 heures, les uniformes bleu blanc étaient visibles le long de la route, en partance pour leur domicile, et les autres encore aux alentours des écoles.
Les élèves interrogés par LaprunelleRDC.info, ont précisé avoir observé une rentrée sans enseignants, pour des raisons qu’ils ignorent. Ils appellent les enseignants à revenir sur leur décision pour la bonne marche de cette nouvelle année scolaire.
La Société Civile coordination urbaine de Béni, qui dit soutenir les enseignants dans leur lutte, appelle de sa part le Gouvernement à répondre aux revendications des grévistes, car selon lui, c’est de leur droit d’être pris en charge par l’état congolais.
Maitre Pépin Kavota, président de cette structure, appelle les élèves à la patience, en attendant la réponse du Gouvernement aux revendications des grévistes.
La rentrée scolaire a quand-même été effective dans les écoles privées. C’est l’exemple du Complexe scolaire Basayi-Vusayi, qui a bel et bien débuté avec les enseignements. Son promoteur Mbusa Muke Samuel, appelle les élèves qui hésitent encore à se hâter pour les journées suivantes.
Cette rentrée scolaire a aussi été effective en commune de Bulongo dans le territoire de Beni. Déjà le matin, les bleus et blancs ont été visibles dans les rues de la commune et les cours ont bel et bien débuté dans plusieurs écoles de la place.
Et à Butembo, la rentrée scolaire a été timide ce lundi dans les écoles publiques. Pour cause, un mouvement de grève des enseignants déclenché il y a peu. Dans les écoles privées néanmoins, l’année scolaire a bel et bien démarré. Ici, les élèves plaident au près pour que enseignements reprennent.
Dans plusieurs écoles où nous avons été, les élèves sont restés sans encadreurs, dans la commune de Kanyabayonga, en territoire de Lubero.
A l’Ep Mughola, par exemple, seul le bureau était ouvert et le responsable poursuivait l’inscription des nouveaux élèves. A l’institut Saint Jean-Baptiste également, une école conventionnée catholique, seul le chef d’établissement était assis dans son bureau.
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Par contre à l’institut Visogho et Kanyabayonga, quelques enseignants et élèves ont été visibles dans la cour et sont retournés avant 9 heures. L’institut Mukeberwa, n’a pas été en reste. Ici les enseignants, dans leur salle se posaient la question de savoir ce que serait l’avenir du pays si toutes les écoles sur toute l’étendue du territoire national fermaient les portes.
Selon nos sources, cette même situation a été observée à Kayna, Kirumba, Luofu et dans plusieurs villages du territoire de Lubero. Sauf certaines écoles privées ont tenté fonctionner malgré l’effectif réduit d’élèves.
Il faut dire que déjà la veille, les enseignants avaient promis de bouder la rentrée scolaire jusqu’à ce qu’ils trouvent réponse à leurs revendications. En dépit de l’appel des autorités, les professionnels de la craie ont refusé de débuter les enseignements.
Roger Kambale depuis Beni