La question du nombre de passagers à bord du MV Merdi, qui a chaviré le 3 octobre 2024 près de Goma, hante les esprits alors que les autorités sont accusées de tenter d’étouffer un scandale bien plus vaste. Ce drame a révélé des lacunes inquiétantes dans la gestion et la sécurité lacustre dans la région avec le beau et majestueux lac Kivu.
Le bateau, connu sous le nom de « Merveille de Dieu » (MERDI), a coulé de manière spectaculaire sur le lac Kivu. Selon des survivants, il transportait des centaines de passagers, ainsi que des marchandises et des engins roulants. Pourtant, les responsables politiques des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu semblent plus préoccupés par les opérations de recherche des corps que par la question cruciale du nombre de personnes à bord. Combien recherchent-ils alors ?
Quatre jours après l’accident, ni les autorités ni les responsables du MV Merdi n’ont été capables de fournir un chiffre précis concernant les passagers. Ce silence nourrit la colère sur les réseaux sociaux et alimente les critiques à l’encontre des gestionnaires publics.
Les conditions de voyage sur le lac Kivu sont souvent précaires. Les opérateurs de bateaux, même pour les services dits « VIP », ne tiennent généralement pas de registre exact des passagers, prétextant que cela pourrait alourdir les coûts auprès des services publics.
Bien que la Direction Générale de Migration (DGM) et d’autres agences soient censées contrôler les mouvements de personnes, il semblerait qu’aucune liste fiable ne soit disponible après cet incident tragique. Ne pourrait-elle pas être mise à la disposition du public ?
Les interrogations persistent : pourquoi ce silence sur le nombre de passagers ? Qu’est-ce que les gouvernements provinciaux du Nord-Kivu et du Sud-Kivu cherchent à dissimuler ?
Les témoignages des rescapés varient : certains évoquent plus de 500 passagers, tandis que seulement 35 corps ont été retrouvés jusqu’à présent, et près de 80 personnes ont survécu.
Le jour du naufrage, de nombreux habitants des régions environnantes se rendaient à Goma pour vendre leurs produits, une affluence amplifiée par la situation sécuritaire difficile sur la route Kalehe-Goma.
Les images amateur circulant sur les réseaux sociaux montrent un bateau archiplein, surchargé dans des conditions météorologiques défavorables.
Les opérations de recherche se poursuivent, avec des équipes de la Force navale et des troupes de la SADC cherchant le bateau à près de 200 mètres de profondeur. Pendant ce temps, de nombreuses familles à Minova, Goma et dans les environs continuent de pleurer leurs proches disparus, espérant retrouver les corps.
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Les listes de victimes circulent, mais leur exhaustivité est mise en question par l’absence de données fiables fournies par les services d’État.
Pour l’heure, dans les services publics, chacun semble chercher un bouc-émissaire pour échapper aux responsabilités.
En attendant, la question reste : combien de passagers étaient à bord du MV Merdi ? Combien de personnes les autorités publiques cherchent encore ?
Jean-Luc M.
6 commentaires
C’est inimaginable dans une région où ce genre de catastrophes lacustres sont légion. Les autorités compétentes ne devraient pas se limiter aux condoléances et aux tâtonnements, car les familles de disparus ont droit à une vraie info sur les leurs, de même que ceux qui Souhitent
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