La Société Civile Forces Vives du territoire de Mwenga salue la décision du ministre provincial de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières, suspendant les barrières illégales sur l’ensemble de la province du Sud-Kivu. Cependant, malgré cette décision, elle déplore la persistance de nombreuses barrières et postes payants. Elle appelle à l’implication des autorités à tous les niveaux pour mettre fin à ce désordre.
Dans un communiqué parvenu à La Prunelle RDC ce jeudi 22 août 2024, cette structure affirme que la population de Mwenga a longtemps été appauvrie par les pratiques criminelles des forces de l’ordre.
« Depuis 2009, cette pratique des barrières payantes accentue la pauvreté, favorise l’hémorragie fiscale de l’État, ainsi que l’insécurité sociale, les tracasseries et parfois des menaces physiques entre les usagers et les agents de la Police de Circulation Routière (PCR) et les FARDC 3306ème Régiment aux barrières ».
La structure constate avec amertume que, jusqu’à présent, rien n’a changé et que ces barrières continuent d’exister.
Parmi ces barrières, la Société Civile Forces Vives de Mwenga cite quinze postes de commandement transformés en barrières payantes, sans compter deux barrières dans la ville de Kamituga, ainsi que celles de Kamikile, Butwa, Nyabongo, Mambalu, Mizulo, Kamasanyikalambi-Ulindi, Tukenga et Matebo, qui sont opérationnelles 24 heures sur 24. Une somme de mille francs est exigée à chaque passager ainsi que pour les gros animaux.
« D’autres barrières, comme celles de Kabeba-Mungombe, Cobyala, Pont Mubale, Elila, Myasa, et Pont Kadubo, sont payantes à partir de 17 heures. À Lukatu, Kakanga et Kababile, il y a une main-mise pénitentiaire des FARDC et d’autres taxes illégales », déplore le communiqué.
À cette longue liste s’ajoutent neuf postes de contrôle de circulation routière transformés en barrières rançonneuses, sans compter trois autres à Kamituga.
« Les postes aux barrières payantes à Kasika, Mwenga-Kalole, Kitutu-Kangubanguba, Kitutu-Elila, Mapale, Kilunga exigent des frais de mille francs pour les motocyclistes, deux mille francs pour les taxis, trois mille francs pour les bus et cinq mille francs pour les camions. De plus, d’autres arrangements sont faits avec les usagers de la route ».
Les Wazalendo ont également érigé trois barrières à Nyabalume et Kitutu-Legeza. Les postes de péage d’impôts des chefferies se sont également transformés en barrières payantes, entraînant des tracasseries et des embouteillages. La Société Civile fait état de vingt-deux postes et/ou barrières sur l’ensemble du territoire de Mwenga.
Face à la gravité de cette situation, qui rend la vie des habitants de Mwenga de plus en plus difficile, la Société Civile Forces Vives demande à l’État congolais de cadrer les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et de les mettre dans les limites de leurs attributions.
Elle exhorte les gouvernements provincial et national à accélérer le processus concernant les statuts des Wazalendo pour les placer dans un cadre de droit et d’ordre. Elle demande également aux autorités territoriales de veiller à l’exécution de la décision interdisant les barrières payantes, dans le but de garantir le bien-être et la sécurité des habitants.