La colère gronde dans le Sud-Kivu après des actes de violences graves infligées à deux citoyens, madame Alice et son époux Rodolphe, par le lieutenant Bonaventure, un officier des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) basé à Mikenge, dans le secteur d’Itombwe (Mwenga), au sud de la province du Sud-Kivu.
Les faits se sont déroulés dans la localité de Mikenge, située dans le groupement Basimukinje, où le lieutenant Bonaventure aurait invité madame Alice, l’épouse de Rodolphe, dans sa chambre au camp militaire, lui proposant des avances sexuelles. Face à son refus, l’officier aurait abusé de son pouvoir et donné l’ordre à ses hommes d’interner de force madame Alice dans un cachot. Selon des témoignages concordants, les soldats l’ont ensuite soumise à des brutalités physiques.
Lorsque son mari, Rodolphe, est venu demander des explications sur l’arrestation de son épouse, il a été à son tour arrêté, ligoté et frappé aux côtés de sa femme. Les deux ont ensuite été transférés dans un état de santé préoccupant à l’hôpital général de Mikenge, où ils reçoivent actuellement des soins appropriés.
Une vidéo, qui a circulé sur les réseaux sociaux, montre les sévices infligés au couple. La communauté locale a été choquée par ces actes, dénonçant une violence gratuite et des violations flagrantes des droits humains.
Ces violences interviennent dans un contexte déjà fragile au Sud-Kivu, où la sécurité reste précaire après des affrontements violents entre les rebelles burundais du groupe Red Tabara et les miliciens wazalendo. Ces affrontements ont causé des pertes humaines parmi la population civile et aggravé un climat de peur et de méfiance envers les forces de l’ordre.
Les actes de violence commis par le lieutenant Bonaventure et ses hommes ne font qu’ajouter à la souffrance des habitants, déjà marqués par les violences des groupes armés et les exactions de certains éléments des FARDC. Cette situation fragile pourrait avoir des conséquences dramatiques si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement pour restaurer la confiance de la population envers l’État.
Face à l’ampleur de ces abus, trois organisations appellent l’autorité provinciale, le gouverneur de la province, l’auditorat supérieur du Sud-Kivu et le commandant militaire régional à intervenir en urgence pour répondre à cette situation :
Le Réseau Local de Protection des Civils, La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250 appellent le remplacement immédiat de l’unité des FARDC basée à Mikenge, afin d’éviter une montée en puissance de la colère populaire et des conséquences dramatiques pour la région.
Ces organisations demandent la mise en place de mesures de protection pour la population civile, afin de garantir la sécurité et les droits fondamentaux des habitants.
Elles demandent également l’ouverture d’une enquête approfondie, visant à identifier et à traduire en justice les auteurs de ces violences, afin que justice soit faite et que des mesures de responsabilité soient prises.
Dans une déclaration, ces organisations exigent des actions préventives, notamment par le renforcement de la formation des forces de l’ordre aux droits de l’homme et l’instauration de mécanismes de contrôle stricts pour éviter la récurrence de tels abus.
Ce n’est pas la première fois que les éléments des FARDC à Mikenge sont accusés d’abus de pouvoir et de violations des droits humains.
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La situation est devenue telle que, dans les semaines précédentes, des habitants de Mikenge avaient menacé d’évacuer la cité en raison des actes de violence systématiques des militaires sur place, notamment des tirs indiscriminés sur des civils.
Les habitants de cette région, déjà traumatisés par les guerres successives, sont épuisés par cette série de violations qui entravent leur processus de reconstruction et de réconciliation.
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