Intervenons-nous

Le 14ème anniversaire de massacre de Kaniola a été célébré ce samedi 10 octobre. Une occasion pour des habitants de demander la justice et la réparation pour les victimes .

Tout a commencé par une messe d’action de grâce à la paroisse Mère de tous les Saints de Kaniola suivie de la pose des gerbes des fleurs par différentes autorités au mausolée. C’est notamment le Mwami Pierre Ndatabaye Weza III, du ministre provincial de l’intérieur et d’autres personnalités.

La partie la plus émouvante était les différents témoignages qui se sont suivis, notamment celui d’Iragi Mudekereza Diane une survivante. Elle avait été enlevée par des rebelles rwandais FDLR, qui l’ont gardé en captivité avec plusieurs autres filles pendant une année.

Sa libération sera suivie d’attaque du camp de ces FDLR par l’armée conduite par Albert Kahasha dit Foka Mike qui détruira le campement de ces derniers et ramenera la paix dans la contrée.

« Ils nous disaient quand nous étions en captivité que quiconque révélerait leur campement verra toute sa famille massacrée. Comme toutes les filles refusaient de parler et que les exécutions continuaient, j’avais décidé de briser le silence », a-t-elle dit.

Si son acte a permis de mettre fin aux attaques des FDLR dans les villages, elle a perdu ses parents et frères après que ces derniers soient massacrés par les mêmes personnes en représailles. « Seuls deux de mes frères grièvement blessé sont survécu après plusieurs mois des soins », dit-elle.

Pour Albert Kahasha, député provincial, sans la bravoure de la dame, Kaniola subirait aujourd’hui les attaques des mêmes personnes.

Pour le coordonnateur de la Solidarité pour le développement de Kaniola (SODEKA), Justin Mufungizi, la justice doit être rendue à toute la population de ce milieu.

« Ces crimes doivent être réinsérés dans le rapport Mapping afin que justice soit rendue aux victimes », a-t-il plaidé. Pour lui, il est incompréhensible que Kaniola soit ignoré par ce rapport qui fait la cartographie des endroits où les massacres ont eu lieu « d’autant plus que Kaniola était le berceau des massacres ».

Bahati Mastaki Christian dit Aimé Mpalirwa, notable du milieu et responsable de la fondation qui porte son nom soutient l’idée de la SODEKA, car selon lui, il n’y a pas de vérité sans justice.

Le ministre de l’intérieur, Lwabanji Lwasi Ngabo, qui a clôturé la manifestation appelle à l’installation d’une clinique de détraumatisation de la population.

« Les habitants de Kaniola sont traumatiser par ce qu’ils ont vécu, il faut qu’ils soient soignés. Ils ont besoin d’aide pour soigner leur traumatisme», a-t-il indiqué.

Thomas Uzima

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