Intervenons-nous

Médecins Sans Frontières (MSF) indique qu’en 2021, les relais communautaires ont rapporté plus de 360 décès communautaires à Salamabila, dans la province du Maniema. Ce qui représente 52% du total des décès enregistrés dans les 8 aires de santé appuyées par l’organisation dans cette zone de santé.

Située dans la province du Maniema, la cité de Salamabila est une zone minière en proie aux conflits armés, motivés principalement par le contrôle et l’exploitation des minerais. L’insécurité, couplée à l’éloignement des structures de santé, auxquels viennent s’ajouter le manque et les frais de transport, sont des obstacles majeurs pour l’accès aux soins de la population.

« Malgré l’appui de nos équipes à plusieurs centres de santé et à l’hôpital, cela n’était pas suffisant. Certaines personnes vivant dans des villages reculés restaient livrées à elles-mêmes. Nous avons donc voulu rapprocher les soins de santé de ces communautés en mettant en place un système de soins décentralisés à travers des relais communautaires curatifs », explique Jean Nkuba, infirmier en charge de la décentralisation des soins de santé pour Médecins Sans Frontières (MSF) à Salamabila.

Selon MSF, bon nombre de ces 360 décès auraient pu être évités avec une prise en charge plus rapide.

«Nous avons donc voulu rapprocher les soins de santé de ces communautés en mettant en place un système de soins décentralisés à travers des relais communautaires curatifs. Cette approche cible les personnes les plus vulnérables au sein de la communauté, c’est-à-dire les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et celles allaitantes jusqu’à six mois,» poursuit Jean Nkuba.

Les relais curatifs sont des personnes issues et désignées par la communauté, et formées par MSF, qui fournissent des soins de proximité. Le but principal des soins communautaires est de traiter les formes simples du paludisme et de la diarrhée dès leurs premiers symptômes afin de prévenir des complications médicales ou des décès évitables liés à une prise en charge tardive.

Les relais curatifs s’assurent que les patients reçoivent rapidement les médicaments nécessaires. Lorsqu’un patient présente des signes de complications, le relais curatif le réfère immédiatement au centre de santé auquel le village est rattaché pour une prise en charge médicale plus avancée.

Les relais curatifs assurent aussi le dépistage des cas de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans et sont également formés pour apporter les premiers soins aux survivant.e.s de violences sexuelles. « Les relais curatifs sont continuellement suivis, conseillés et orientés par les équipes MSF », explique Jean Nkuba. 

Des sites de soins communautaires, gérés par les relais curatifs, ont été déployés dans 38 villages dans la zone de santé de Salamabila, choisis en fonction de la distance qui les séparent des structures de santé et du nombre de décès communautaires liés à des complications évitables enregistrés au cours des mois précédents.

Les résultats de cette approche sont encourageants. De janvier à septembre 2022, près de 33 000 consultations ont été réalisées par les relais curatifs auprès de 27 700 enfants et 5 200 femmes enceintes et allaitantes. Grâce aux soins de santé décentralisés, beaucoup de complications médicales ont ainsi été prévenues ou référées à temps, évitant des conséquences potentiellement mortelles pour de nombreux patients.

Avec MSF

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