Intervenons-nous

Le Ministre des Droits humains en RDC dit condamner les actes de « torture et violence », qui sont perpétrés ce dernier temps par des groupes armés contre des civils à Salamabila, dans le territoire de Kabambare, au Maniema.

Fabrice Puela l’a dit dans un communiqué publié dimanche 22 janvier 2023, après des vives contestations survenues notamment sur la toile, à la suite de la publication des images montrant des personnes, en majorité des jeunes femmes, entrain d’être tabassées par ces miliciens.

«Le ministre des Droits Humains condamne avec fermeté les actes de torture et violence perpétrés par des groupes armés non autrement identifiés, contre des paisibles citoyens, sans défense. Ces actes dont les images insoutenables circulent sur les réseaux sociaux en rappelant la triste période de l’esclavage, sont inadmissibles » écrit Fabrice Puela.

Le Ministre rappelle la détermination du Chef de l’État Felix Tshisekedi, de faire du respect des droits humains des congolais son principal cheval de bataille. Ainsi, il invite les autorités tant policières que judiciaires à tout mettre en œuvre afin que les auteurs de ces traitements « cruels, inhumains et dégradants », particulièrement à l’égard de la femme et des enfants, répondent de leurs actes devant les instances judiciaires.

En outre, le ministre des Droits Humains invite les services et structures spécialisés à prendre des mesures d’accompagnement des victimes pour leur prise en charge « adéquate ».

Des Maï-Maï Malaika accusés

Depuis plusieurs jours, ces actes attribués aux éléments Maï-Maï du groupe Malaika, sont particulièrement commis à l’égard des femmes et des enfants. Dans un passé récent, une dame avait perdu la vie après avoir été fouettée en public et devant le regard impuissant de son mari. Cette-ci a été humiliée, roulée à terre et insultée devant le regard d’un chef de cette milice qui demandait à ses hommes d’intensifier les coups.

Les auteurs de ces actes soutiennent que le « Bubangubangu », une communauté vivant dans la zone et tout le « Bugela » et une grande partie du Maniema, a d’abord été soumis aux esclavagistes arabes et ensuite aux colonisateurs et pour finir les colons. Pour eux, ces périodes ont laissé des « mauvaises » pratiques dans le milieu.  Selon eux, le port du pantalon, des mini jupes et culottes par les filles n’a pas et n’aura pas de place dans le secteur qu’ils contrôlent. Les élèves aussi, qui font l’école buissonnière, qui vont dans des restaurants, seront aussi bastonnés, selon ces miliciens.

Des condamnations

Avant le Ministre congolais des Droits humains, plusieurs autres personnalités et organisations de défense des droits humains ont condamné cette pratique. L’un d’eux, Matata Ponyo, leader originaire du Maniema, a considéré que ces violences sont  tout simplement « inacceptables ».

«C’est inacceptable de voir les filles et femmes de Salamabila, au Maniema, être fouettées nues comme à l’époque de l’esclavage. Le gouvernement central et le gouvernement provincial se doivent de prendre de mesures devant garantir la protection et la sécurité des citoyens,» a indiqué Matata Ponyo.

Ce dimanche 22 janvier,  le Prix Nobel de la Paix 2018, Dr Denis Mukwege, a également condamné ces actes de torture, notamment des jeunes filles. Pour lui, le Gouvernement congolais devrait tout mettre en œuvre afin de retrouver les auteurs, et les juger conformément à la loi.

Bertin Bulonza

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