La situation à Lusangi, dans le territoire de Kabambare en province du Maniema, est critique. Des miliciens Maï-Maï, affiliés au groupe Malaika affiliés à Kabala sous le commandement du général auto-proclamé Baraka, sont accusés de graves violations des droits de l’homme. Il s’agit principalement de viol, violences sexuelles mais également des mariages forcés contre des filles et spécialement des mineures.
Le 26 octobre, deux personnes ont été arrêtées à l’Institut de Lulindi : une élève de 17 ans, identifiée par ses initiales NY…, et son professeur, Mbukutu. Leur arrestation est survenue après qu’ils aient dénoncé les violences sexuelles et les mariages forcés auxquels sont confrontées de nombreuses filles dans la région.
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« Nous étions nombreuses depuis la 7ème mais nous ne sommes restées qu’à 7 à la fin de l’école Primaire. Ils nous prennent par force. Des miliciens Maï-Maï et des militaires nous violent et nous prennent par force en plein chemin. Je ne sais pas comment expliquer cela. Nous souffrons énormément ici à Lusangi », témoignait cette jeune fille devant une responsable d’une ONG venue écouter les doléances des jeunes filles.
La colère des miliciens ne s’est pas fait attendre. La fille mineure a été arrêtée. Son préfet également. Selon des témoignages des organisations de la Société Civile dans la région, après leur arrestation, la fille mineure a été victime de viol collectif et de violences physiques pour la contraindre à se rétracter.
Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et visiblement enregistrée par ces miliciens Maï-maï, on voit la fille mineure entourée des miliciens, et de son préfet à côté, être interrogée en revenant sur ses dénonciations.
A côté de son professeur, la jeune fille détenue est contrainte à raconter que son éducateur lui a demandé de raconter tout ce qu’elle devait raconter pour dénoncer les viols et violences sexuelles contre des jeunes filles dans cette région de Kabambare.
Les miliciens Malaika la contraignent de dire clairement que les dénonciations faites sont fausses et qu’elle n’avait jamais été abusée par des miliciens Maï-Maï.
Son professeur a également été maltraité. Ces actes visent à réprimer toute voix critique et à instaurer un climat de terreur.
Les miliciens Maï-Maï lui demandent de dire qu’elle avait été envoyée par son enseignant pour dire qu’elle subissait le viol et les violences sexuelles.
Les activistes appellent les autorités nationales et internationales à agir rapidement pour protéger cette population vulnérable.
Les graves violations des droits de l’homme ne sont pas les premières dans la région. Dans le territoire de Kabambare, ces miliciens font la loi et sont devenus incontrôlables alors que les forces de défense et de sécurité tardent à imposer l’autorité de l’Etat dans la région.
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