L’ancien président de la République malienne, le Général Moussa Traoré, est décédé ce mardi 15 septembre 2020 à l’âge de 84 ans.
L’information est confirmée à RFI par des sources proches de la famille.
Né le 25 septembre 1936, il avait pris le pouvoir en 1968 avant d’être renversé en mars 1991. Condamné à mort, il avait été gracié en 2002 par l’ancien président Alpha Oumar Konaré.
Il était ces dernières années très écouté de la classe politique malienne.
Sa vie politique
Le 19 novembre 1968, Moussa Traoré participe au coup d’État qui renverse le président socialiste Modibo Keïta. Il devient président du Comité militaire de libération nationale, puis président de la République le 19 septembre 1969.
En 1971, il accuse son Premier ministre Yoro Diakité de tentative de coup d’état et le fait incarcérer à la prison de Taoudeni où il meurt deux ans plus tard de mauvais traitement.
Le 2 juin 1974, il fait adopter par référendum (99 % des voix) une constitution qui fonde la Seconde République; imposant un parti unique; une assemblée nationale et un président élu tous les 5 ans au suffrage universel. En 1976, il fonde l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), parti unique, ainsi que l’Union nationale des femmes du Mali et l’Union nationale des jeunes du Mali, organisations auxquelles respectivement toutes les femmes et tous les jeunes doivent alors adhérer.
Le 28 février 1978, Moussa Traoré fait arrêter Tiécoro Bagayoko et Kissima Doukara, respectivement directeur de la Sûreté nationale et ministre de la Défense, qu’il accuse de préparer un complot.
Lors des premières élections de la seconde république en 1979, Moussa Traoré est l’unique candidat à la présidentielle. Il propose d’aller vers une ouverture politique ce qui lui permet d’acquérir le soutien de certains intellectuels; comme Alpha Oumar Konaré qui acceptera le poste de ministre des Arts et de la Culture pendant quelques années.
En 1982, il est promu général d’armée.
Le 22 mars 1991, une manifestation à Bamako composée de milliers d’étudiants est réprimée par les armes, faisant une centaine de morts. Le 26 mars 1991, un coup d’État militaire mené par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré renverse Moussa Traoré. Le Comité de transition pour le salut du peuple est mis en place avec le colonel Touré à sa tête.
Museza Cikuru