Le Docteur Denis Mukwege a été élevé au titre de docteur honoris causa par l’Université protestante du Congo (UPC), ce mardi 10 mars, au cours d’une cérémonie en la cathédrale du centenaire à Kinshasa. Dans son discours, celui-ci estime que contrairement à des nombreux pays, plusieurs observateurs pensent que les intellectuels congolais n’ont pu impulser le changement que la société attendait d’eux.
Selon lui, cet échec se justifie certains ont cessé de jouer leur rôle de lanceurs d’alertes, de gardiens des valeurs universelles…
« Contrairement à des nombreux autres pays africains et surtout les pays asiatiques, plusieurs observateurs soutiennent que les intellectuels congolais n’ont pu impulser le changement que la société attendait d’eux. Les raisons de cet échec sont nombreuses et toutes ne leur incombent pas. Mais une des évidences est que certains ont cessé de jouer leur rôle de lanceurs d’alertes, de gardiens des valeurs universelles : celles de la vérité, de la justice et de la liberté.» dit Denis Mukwege.
Selon lui, les discours et les écrits ne font qu’énoncer des théories sur l’homme en général, mais ne tiennent pas compte du réel quotidien auquel la population est confronté.
« Malgré les talents de nos intellectuels, leur rhétorique peut impressionner mais la mise en application ne peut que révolter. Notre discours est loin d’être conforme à notre éthique. L’opportunisme, l’arrivisme, les compromissions, nos écrits ne font qu’énoncer des théories sur l’homme en général mais ne tiennent pas compte forcément du réel quotidien auquel nos concitoyens se trouvent confronté : la misère matérielle, l’inaccessibilité aux soins de santé, le chômage, les guerres… » dit Mukwege.
On dirait que les intellectuels n’ont plus rien à se dire, encore moins à dire à leur peuple, soutient-t-il, estimant que la nécessité d’une pensée neuve et critique sur les transformations en cours dans le pays, est impérieuse en ces moments
« Sans l’éveil de consciences des intellectuels, notre pays risque de sombrer davantage dans une misère sans nom. » a dit le Docteur Mukwege.
Museza Cikuru