La Cellule de Crise du Front Commun pour le Congo (FCC) a réagi avec fermeté aux récentes déclarations du Président de la République, Félix Tshisekedi, qui a remis en question l’origine de la Constitution actuelle, affirmant qu’elle avait été « écrite par des étrangers ». Ce commentaire, tenu lors d’un discours à Kisangani, a suscité une vive indignation au sein du FCC, qui défend ardemment la légitimité de la Constitution du 18 février 2006.
Dans son communiqué, le FCC rappelle que cette Constitution a été le fruit d’un large consensus national, élaborée par des Congolais.
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Prenant l’opinion tant nationale qu’internationale à témoin, le FCC note que la décision du Président Tshisekedi de vouloir changer la Constitution témoigne, « si besoin en est encore », de sa volonté manifeste, maintes fois démontrée, « de remettre en question » le Pacte républicain issu du Dialogue intercongolais de Sun City, fruit de la sagesse de plusieurs centaines de compatriotes représentant tous les segments de la population, « dont Étienne Tshisekedi en personne, qui avait validé les termes en apposant, chacun, sa signature sur le communiqué final ».
Pour le FCC, la décision du Président Tshisekedi vise à affaiblir le consensus établi lors du Dialogue intercongolais de Sun City, qui a permis de restaurer la paix après des décennies de conflit. La Cellule de Crise conteste vigoureusement les affirmations du Président en précisant que « la Constitution a été écrite à Kisangani ».
« Ce pacte a ensuite été cristallisé dans la Constitution du 18 février 2006 ; une Constitution écrite, non pas « à l’étranger, par des étrangers », comme faussement allégué, mais plutôt — ironie du sort — à Kisangani, plus précisément à Simisimi dans les installations de la mission catholique Saint Gabriel en 2004, par des compatriotes représentant la diversité de la Nation congolaise », insiste le FCC.
Le FCC rappelle également que la Constitution a été adoptée par plus de 85 % des votants lors d’un référendum populaire, lui conférant ainsi la plus grande légitimité.
Les responsables du FCC mettent en lumière le processus rigoureux ayant conduit à l’élaboration de la Constitution, en indiquant que « la Commission du Sénat chargée de proposer une nouvelle Constitution était présidée par feu le Sénateur Bruno Mbiango, ancien Président de la Cour Suprême de Justice à la retraite ».
Ils rappellent aussi que cette commission a consulté la population à travers des missions dans toutes les provinces pour recueillir ses avis.
Le FCC craint que la modification de la Constitution n’ouvre la voie à une présidence à vie et à une concentration du pouvoir au détriment des institutions démocratiques et des droits des citoyens.
Le FCC interpelle les Congolais sur les véritables motivations derrière le projet de changement de Constitution.
« Le véritable objectif de ce projet de changement de Constitution est clair, à savoir l’instauration d’une présidence à vie omnipotente ».
Ils accusent le Président Tshisekedi de vouloir « liquider ce qui reste du Consensus national de Sun City » et de saper les bases démocratiques du pays.
En réponse aux propos du Président, la Cellule de Crise du FCC conclut en appelant à la vigilance : « Accepter de laisser prospérer ce projet serait cracher sur la mémoire de tous ceux qui, de nos héros nationaux aux simples citoyens, ont payé de leur vie pour faire triompher la cause de la liberté, de la démocratie et de la cohésion nationale dans notre pays ».
Le débat sur la légitimité de la Constitution et sur les intentions du Président Tshisekedi s’intensifie alors que le FCC appelle à une mobilisation nationale pour défendre les acquis démocratiques et le droit du peuple congolais à choisir son avenir.
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