Intervenons-nous

C’est au cours d’une conférence de presse organisée en fin d’après-midi ce mardi 24 août, que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a officiellement annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le voisin marocain, accusé « d’actions hostiles » à l’égard d’Alger, après des mois de tensions exacerbées entre ces deux pays du Maghreb aux relations traditionnellement difficiles.

Le 20 août dernier déjà, la présidence algérienne indiquait son intention de « revoir ses relations » avec Rabat. En cause : la responsabilité présumée dans les incendies qui ravagent une partie du pays du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), qu’Alger juge soutenu par « le Maroc et l’entité sioniste ».

Lamamra a reproché à Rabat de « n’avoir jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ». « Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants », a-t-il accusé.

Toutefois, cette décision « ne touchera pas les citoyens des deux pays, les affaires consulaires travailleront normalement », a assuré M. Lamamra.

Une décision « injustifiée »

Dans un communiqué publié tard dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères marocain a regretté ce même mardi 24 août la décision « complétement injustifiée mais attendue » de l’Algérie; condamnant une « logique d’escalade » et rejetant « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».

Le royaume du Maroc « restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir avec sagesse et responsabilité pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses », poursuit le ministère des Affaires étrangères marocain.

Dans les faits, l’on peut se demander ce que cette annonce de rupture va réellement changer. La situation était déjà des plus tendues entre Alger et Rabat depuis plusieurs années, et singulièrement depuis que le Front polisario, basé en territoire algérien, a annoncé en novembre 2020 la rupture du cessez-le-feu et la reprise des hostilités contre le Maroc.

En dehors des échanges commerciaux qui, eux, se poursuivaient, les relations politiques, diplomatiques ou sécuritaires entre les deux voisins; étaient depuis longtemps déjà en état de quasi mort cérébrale. Quant aux frontières terrestres, elles sont fermées depuis 27 ans.

Museza Cikuru

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