Le Gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, s’est exprimé avec force lors des hommages rendus à quelques disparus enterrés à la suite du récent naufrage d’un bateau sur le lac Kivu, qui a causé de nombreuses pertes humaines. Alors que les familles des victimes se préparent pour les funérailles de leurs proches, Purusi a fustigé un système de « Coop », une collusion pernicieuse qui compromet la gestion des services publics.
Il a exprimé sa consternation face à la situation désastreuse des transports sur le lac Kivu, où tous les bateaux envoyés par le Président de la République, à l’exception d’un seul, ne sont plus fonctionnels.
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« La situation est devenue insupportable », a-t-il déclaré, soulignant que « ces Coop » sont à l’origine de pratiques douteuses, telles que la surcharge des embarcations. Selon des témoignages, des bateaux capables de transporter 100 passagers embarquent jusqu’à 500 personnes, sans que les passagers ne soient dûment enregistrés.
Purusi a également évoqué des allégations selon lesquelles le naufrage du bateau Mervi aurait impliqué le transport clandestin de minerais.
« Ce ne sont pas seulement des négligences, mais une culture d’irresponsabilité qui nous conduit à des tragédies », a-t-il affirmé, appelant à un changement urgent dans la gestion des ressources et des infrastructures.
Le gouverneur a rappelé que lors d’une visite en 2019, le président Tshisekedi avait promis des gilets de sauvetage et plusieurs bateaux pour assurer la sécurité des usagers du lac. Malheureusement, ces promesses n’ont pas été tenues, et aujourd’hui, seuls 1.000 gilets sont disponibles, alors que des milliers sont nécessaires.
« Les quatre bateaux promis n’ont même pas couvert les ports de Minova, Kiniezire, Nyamukubi et Kasunyu. Ils ont plutôt été orientés vers les villes de Bukavu et Goma. C’est encore une histoire de Coop, et à ce jour, un seul est fonctionnel. Personne ne sait où est parti l’argent. »
En réponse à cette crise, Purusi a annoncé la création d’un Cadre Permanent de Concertation pour gérer le lac Kivu, réunissant des acteurs divers, allant des autorités politiques aux membres de la société civile. Il a également engagé la province à fournir 5.000 gilets de sauvetage pour améliorer la sécurité des usagers.
Les habitants de la région, quant à eux, plaident pour la construction urgente de la route Bukavu-Goma, un projet dont le financement a été apparemment débloqué, mais dont l’exécution reste incertaine. Le gouverneur a promis d’explorer les raisons de ce retard et de prendre des mesures pour garantir que les travaux commencent rapidement.
Enfin, Purusi a souligné l’importance d’une coopération renforcée avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour rétablir la sécurité dans la région et permettre le développement des infrastructures essentielles.
Cette tragédie sur le lac Kivu met en lumière des défis structurels profonds dans la gestion des ressources et des services publics. Le Gouverneur Purusi a clairement annoncé que des mesures seraient prises pour responsabiliser ceux qui ont échoué à protéger la vie des citoyens. La population attend avec impatience des changements concrets pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent.