Intervenons-nous

L‘abbé Jean-Baptiste Kabazane a encore une fois écrit à Vital Kamerhe, son frère et ami. Dans cette tribune que vous propose LaprunelleRDC.info, ce prêtre engagé dans l’action caritative et philanthropique en faveur des plus démunis et vulnérables rappelle au président National de l’UNC les paroles bibliques de Romains 8, 28 : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu».

« Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », (Romains 8:28): Abbé Kabazane à Vital Kamerhe

« La souffrance vicariale imposée au Directeur de Cabinet du Chef de l’État congolais, Président national de l’UNC, l’honorable Docteur Vital Kamerhe, dit Pacificateur jusqu’au bout, depuis le lendemain de son invitation à Limete, son acheminement à la prison de Makala (acte qui évoque pour beaucoup cette foule armée d’épées et de bâtons , qui s’avance sous la conduite de Judas pour s’emparer du Seigneur de gloire (Cf. Jean 18,3-9) , il y a de cela plus de deux mille ans)), son procès nébuleux devenu légendaire, aux contours haineux , sa condamnation ourdie en un certain lieu et les événements qui s’en suivirent , confirment ce que murmurait un sexagénaire méditant la vie du Christ, en ces termes:

 » Notre vie ressemble à celle de Jésus-Christ : chacun a ses Simon-Pierre, ses Simon de Cyrène, ses Marie, ses Joseph, ses Pilâtes et ses Judas »(LNN).

A suivre les messages qui arrosent les réseaux sociaux, les commentaires qui électrisent la rue, les discours qui alimentent les médias, on dirait que chaque minute qui passe, chaque jour qui s’éteint, éloigne les Congolais au bout de patience des raisons d’espérer. A la fatigue des uns, fait aujourd’hui place la déception des autres.

En effet, dans cette vie d’hommes, tout y est pour se fatiguer et désespérer : les échecs, les injustices sociales -où quelques minorités savent confisquer les labeurs des autres et en tirer profit quand ils croupissent dans la misère, les jalousies, les intrigues, les coups-bas, les abandons des hommes, bref des nuits qui n’ouvrent pas au matin où l’on pourrait crier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?  » (Matthieu 27,46).

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Ces paroles tombées de la croix du Divin Crucifié, il y a plus de deux mille ans, constituent encore aujourd’hui le cri pathétique du Congolais agacé et surpris par le sort inique réservé à l’allié politique du Chef de l’État congolais, qui vit une horrible, accablante et humiliante détresse. Serait-il la victime expiatoire ? Oh, heureux procès qui aura dévoilé aux générations les intentions des cœurs et la couleur de notre justice ! Heureux le « Tu n’échapperas pas » qui fit naitre cette bravoure sereine :  » Si quelque part il y a eu des réunions pour dire nous allons bouffer du Kamerhe, votre honneur, qu’on prenne le raccourci au lieu de vous faire perdre inutilement le temps » !

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Et le paradoxe ! Même quand du haut du bois patibulaire de la méchanceté et de la haine il aurait crié son innocence, l’aigle de Bulwi continue à affronter un destin de la croix, immolé sans merci à l’autel de l’injustice et du règlement des comptes. Et alors que certains s’en rassasient de satisfaction, construisant leur gloire sur la tombe de leur frère, d’autres s’appuient sur la confiance du Condamné en ce Dieu d’amour qui n’éteint pas la mèche qui faiblit et qui n’écrase pas le roseau froissé (cf. Is 42,3), pour guetter un soleil levant. Oui,  » Ma vie, c’est Dieu qui me l’a donnée « , s’écriera, à juste titre, le prisonnier politique confessant sa foi en Dieu et confiant en la capacité de la justice dans un État de droit prôné par le Chef de l’État, à acquitter l’innocent. Foi et espérance vont de pair.

Dans le Psaume 27 (26), une foi ferme envisage l’horrible situation d’abandon où la victime, même rejetée des proches ou ayant perdu tous les remparts humains, continue à garder confiance en ce Dieu des miracles, de qui vient le salut et la délivrance.

Cher Vital, les événements de notre vie, diverses circonstances vécues sur cette terre, n’échappent guère au regard de Dieu dans leurs moindres détails.

En ce sens, la Bible nous apprend que  » toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28). Ainsi, heureux ou malheureux, au jugement humain, tout ce qui nous arrive peut revêtir un sens suprême car, par son Esprit qui intercède en faveur de ses amis, Dieu contrôle toutes choses. Et en dépit de l’acharnement contre votre personne et de la souffrance actuelle, toutes les circonstances permettent souvent notre bien, en nous rendant de plus en plus conformes à l’image du Christ (cf. Rm 8,29).

Cher Vital,  » Espère en Yahvé, prends cœur et prends courage, espère en Yahvé » (PS 27(26)).

Dieu ne nous autorise pas à parler de bien lorsque tant de malheurs et calamités, tels la prison, les accidents et la mort secouent ses enfants. Aloys EVINA, commentant Romains 8,31-39 prévient que les amis de Dieu et les chrétiens ne sont pas à l’abri des vicissitudes de la vie, mais alors toutes les expériences malheureuses ou négatives ne nous séparent pas de l’amour de Dieu. Seul apte à tirer le bien du mal, Dieu peut utiliser des choses mauvaises en elles-mêmes et en faire des instruments de bénédiction pour les siens. Qu’il en soit ainsi pour vous, fils de Constantin et d’Alphonsine !

Saint Paul, glorifiant Dieu pour ce qu’il est devenu son apôtre dévoué, ne s’empêche pas de livrer un témoignage poignant. Il était écrasé, à bout de forces, au point de désespérer même « de conserver la vie » (2Co1,8) ; il était « accablé de toutes sortes de détresses, désemparé, persécuté,…terrassé » (2Côté 4,8), il a enduré  » les privations, les angoisses ,les coups, les prisons, les émeutes, la faim » (2Co 6,4-5)…Et à travers tout cela, un chemin lui était tracé par celui qui peut tout.

Que ce Dieu qui soigne et guérit par son amour, ce Dieu qui a trop exagéré en vous aimant et en vous comblant de nationalisme et patriotisme ,  vous fasse goûter aux délices de ses merveilles, qu’il vous accorde la santé de l’âme et du corps et vous acquitte, grâce à une justice qui honore l’État de droit en reconnaissant votre innocence; grâce aussi à la bravoure d’un gouvernement qui reconnaisse vos sacrifices et qui marque un point d’honneur historique en bravant toute honte et toute peur de corriger courageusement une erreur évidente aux yeux des générations.

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Du lieu où vous vous trouvez, rendez grâces au Seigneur et croyez qu’il écoute toujours les cris de votre cœur et les lamentations de son peuple, en votre faveur. Croyez qu’il n’est pas dans les complots obscurs contre vous ni du côté de ceux qui nuisent et trahissent en faisant le mal. Il est dans toute démarche honnête, respectueuse et juste visant votre évacuation pour des soins dignes et votre acquittement. Mais son temps n’est pas le nôtre. Il agira en son temps ! Heureux l’homme ou les hommes qui seront les artisans de votre vie sauve, le Seigneur veillera sur eux, les bénira abondamment et les protégera eux aussi au jour du malheur (cf. PS.40,2).

Merci, enfin, cher Vital, car un tel poids de souffrance endurée depuis des mois ne vous a pas détourné ni de Dieu, ni du chemin qui mène au rendez-vous avec l’espérance.

Que le Dieu de nos Pères vous protège, qu’il soit votre secours dans la détresse.  Et que vous ayant tendu sa main secourable, il vous redonne la force de partager et de réaliser (aux côtés du Chef de l’État, votre Allié, à qui vous êtes resté uni dans le respect et la loyauté exemplaires, défendant les valeurs suprêmes devant les générations en crise de modèles), votre vision d’un Congo qui se lève et marche pour le bonheur des Congolais et des africains. Qu’acquitté un jour et en bonne santé, vous aidiez à œuvrer afin que le Congo retrouve sa place naturelle, celle d’être la locomotive de l’Afrique subsaharienne.

Paix et bénédiction.

Votre frère, Abbé Kabazane Jean-Baptiste »

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4 commentaires

  1. MUSHAGALUSA Jean-Marie on

    Rien à redire. Tout est dit Monsieur l’abbé. Que le Bon Dieu veille sur notre frère Vital et qu’il l’aide à sortir de ce gouffre lui infligé injustement.

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