Intervenons-nous

Les activités socio-économiques à Minova, dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, restent complètement paralysées depuis mardi matin, le 21 janvier 2025, suite à l’invasion des rebelles du M23-RDF.

Selon nos sources, la quasi-totalité des commerces, des écoles et des établissements médicaux sont fermés. Les propriétaires, fuyant par crainte pour leur sécurité, ont abandonné leurs lieux d’activité.

Lire  aussi : Les FARDC infligent d’énormes pertes à l’armée rwandaise et au M23 malgré leur avancée sur Minova et Bweremana

Le marché local, habituellement animé chaque mardi et vendredi, n’a pas eu lieu cette semaine. La route lacustre reliant Goma à Bukavu, qui servait de principal axe commercial, a été fermée. De nombreux marchands, principalement venus des villages voisins de Minova et de Goma, n’ont pas pu accéder au marché pour se ravitailler en produits vivriers.

Un habitant de Minova, ayant requis l’anonymat, a exprimé ses inquiétudes et a appelé le gouvernement à trouver des solutions pour reprendre le contrôle de la ville et d’autres zones occupées par les rebelles. Cela permettrait le retour des milliers d’habitants qui ont fui vers d’autres régions.

« La majorité des habitants a pris la décision de fuir, bien que nous ne puissions pas estimer exactement combien cela représente, peut-être 50 % des habitants, déplacés et autochtones confondus. Certains se sont dirigés vers Goma, d’autres vers Nyabibwe. Cependant, nous avons trouvé quelques-uns qui ont résisté, se cachant sous leurs lits, et on peut encore voir des gens sur la route. Il faut souligner que la situation est très difficile : il n’y a plus de boutiques ouvertes, et le marché est fermé. Cela suscite de nombreuses inquiétudes, car quand c’était l’armée loyaliste qui contrôlait la zone, on se sentait chez soi, en sécurité, avec nos frères. Mais aujourd’hui, la peur nous envahit. On ne sait pas quelle est leur idéologie, leur philosophie. Est-ce qu’ils vont nous tuer pendant la nuit, nous qui résistons ? Est-ce qu’ils nous tueront une fois qu’ils partiront ? Nous ne savons pas. Si le gouvernement pouvait prendre des mesures adéquates pour les déloger, peu importe les moyens utilisés, l’essentiel serait que nous nous sentions en sécurité à nouveau ».

Jean-Claude Mukulu, à Goma

Share.
Leave A Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.