Intervenons-nous

La matinée de ce jeudi 11 décembre 2025 a été marquée par une vive tension à Kinshasa, où des dizaines d’agents de la Société Congolaise des Transports et des Ports (SCTP), ex-ONATRA, sont descendus dans la rue pour dénoncer une situation sociale devenue intenable.

Les manifestants réclament le paiement de plus de 30 mois d’arriérés de salaire et exigent l’application stricte d’une décision présidentielle ordonnant la fermeture des ports privés illégaux, qu’ils accusent de fragiliser davantage leur entreprise.

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D’après plusieurs agents, la marche avait obtenu une autorisation officielle pour relier la Gare Centrale à la Primature. Mais à peine le cortège engagé sur le Boulevard du 30 Juin, les forces de la Police Nationale Congolaise (PNC) ont eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent la brutalité de l’intervention. Plusieurs personnes, dont des agents âgés, ont été asphyxiées par les gaz et se sont retrouvées assises au sol dans l’enceinte de la SCTP, visiblement épuisées.

Sur le site même de l’entreprise, des vitres ont été brisées et des groupes de manifestants en colère ont brûlé des pneus pour dénoncer ce qu’ils qualifient de répression injustifiée.

Le climat s’est encore tendu après l’arrestation d’Armand Osase, président de l’intersyndicale de la SCTP, interpellé au cours de la marche. Les agents exigent désormais sa libération immédiate, estimant que son arrestation vise à étouffer un mouvement social légitime.

Cette répression met une fois de plus en lumière la fragilité du tissu social au sein des entreprises publiques congolaises, où les retards de paiement et l’absence de réformes structurelles continuent de provoquer frustrations et mouvements de colère.

Alors que le droit de manifester est garanti par la Constitution, les agents de la SCTP dénoncent une réponse disproportionnée des forces de l’ordre et affirment que leur combat pour la dignité salariale est loin d’être terminé.

La crise, désormais sous les projecteurs, place le gouvernement devant une question urgente : quelle issue apportera-t-il à une situation qui menace la survie même de la SCTP et la cohésion sociale de ses travailleurs ?

Joseph Aciza

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