Face à la montée alarmante de la criminalité à Kinshasa, le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a ordonné ce 13 juin 2025 la traque immédiate des détenus évadés des maisons carcérales, en particulier du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK).
Dans une note adressée aux procureurs généraux près les Cours d’appel, aux responsables de la Police nationale congolaise, à l’Inspecteur général de la police judiciaire des parquets, ainsi qu’à l’Agence nationale de renseignements, le procureur affirme avoir été saisi d’informations préoccupantes sur la présence en liberté de nombreux condamnés ou prévenus censés être encore en détention.
Selon Firmin Mvonde, ces évadés sont poursuivis pour des infractions graves, notamment meurtres, tortures, atteinte à la sûreté de l’État, et vols à main armée — souvent attribués aux groupes de bandits appelés « Kuluna ».
Il insiste sur le caractère illégal de leur sortie, qu’elle soit issue d’une évasion ou d’une libération irrégulière, en violation des procédures judiciaires en vigueur.
« Ces individus doivent être remis sous les liens de la détention pour évasion et violation des règles pénitentiaires », martèle-t-il.
Dans ses instructions, le procureur général demande aux services concernés d’intensifier les recherches, de recenser les cas avérés, et de lui transmettre un rapport détaillé.
Ce rapport devra permettre « d’avoir un tableau synoptique clair des évasions, d’en identifier les responsables, et d’en tirer les conséquences de droit », ajoute-t-il.
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Cette annonce intervient dans un contexte d’insécurité urbaine généralisée à Kinshasa, marquée par des tueries, braquages et agressions en plein jour. Les autorités judiciaires tentent ainsi de reprendre le contrôle d’une situation jugée critique par plusieurs observateurs.