Le développement urbain de la ville de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, a fait l’objet d’un atelier de restitution des résultats d’une étude approfondie menée par l’ONG Action pour la Paix et la Concorde (APC), en collaboration avec l’Université de Manchester, du 13 au 14 novembre à Kinshasa. L’événement a réuni des chercheurs, des responsables publics, des élus locaux et des membres de la Société civile autour de la problématique urgente du développement inclusif de la ville.
Les travaux ont révélé des carences majeures dans plusieurs secteurs clés des systèmes urbains de Bukavu, notamment l’approvisionnement en eau, la gestion des déchets, la distribution des produits alimentaires, la santé, et la sécurité.
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L’objectif principal de cet atelier était de mobiliser les acteurs locaux et nationaux pour mettre en œuvre des réformes structurelles et établir un plan d’action en vue d’améliorer la qualité de vie des habitants.
Dans son intervention, le Coordonnateur de la recherche, Emery Mudinga, a souligné la nécessité d’innover pour répondre aux défis du changement climatique et de la croissance démographique rapide de Bukavu.
« Le développement de la ville de Bukavu n’est plus une option, mais une obligation politique », a-t-il insisté, appelant à un soutien renforcé des autorités pour étendre la ville et renforcer ses infrastructures.
L’atelier a aussi permis de proposer des solutions pratiques dans des domaines tels que la santé, la sécurité et la gestion des espaces urbains.
Un groupe de discussion a été formé pour réfléchir sur les actions prioritaires pour chaque secteur, tandis que des experts ont échangé sur la gouvernance des systèmes urbains, soulignant le rôle crucial de la collaboration entre les autorités locales, les chercheurs, et la société civile.
Un plaidoyer pour des réformes urgentes
Le plan d’action qui a émergé de cette rencontre met l’accent sur la nécessité de réformes urgentes et soutenues pour résoudre les dysfonctionnements de la ville de Bukavu.
Mizo Kabare Makombe, membre de la Société civile, a rappelé que ce plan d’action constituera un outil de plaidoyer auprès des autorités locales et nationales, en vue d’obtenir un soutien pour répondre aux besoins pressants de la ville.
« Nous nous engageons à frapper à toutes les portes possibles pour que les problèmes de notre ville trouvent des solutions », a-t-il affirmé.
Les participants ont également insisté sur l’importance de la mobilisation des élites politiques et sociales, ainsi que sur la mise en place de partenariats public-privé pour accompagner les autorités urbaines dans la mise en œuvre des réformes.
À la fin de l’atelier, Ndakola Césaire, conseiller du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières, a exprimé son soutien à ces initiatives et a demandé aux partenaires techniques et financiers d’accompagner ces efforts de manière concrète et durable.
Des solutions pour toute la RDC
Les résultats de cette recherche, bien que axés sur Bukavu, ont une portée nationale. Les défis identifiés dans cette ville, notamment en matière de gouvernance urbaine, de gestion des services publics et d’infrastructures, se retrouvent dans de nombreuses autres villes congolaises.
Ainsi, les recommandations formulées pourraient servir de modèle pour l’amélioration des conditions de vie dans d’autres zones urbaines de la République Démocratique du Congo.
L’atelier s’est conclu par un engagement ferme des participants à travailler collectivement pour le développement durable et inclusif de Bukavu, dans l’espoir de voir un jour cette ville se hisser au niveau des grandes métropoles modernes du continent africain.
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L’APC, en collaboration avec ses partenaires, prévoit de déposer dès cette semaine une note de plaidoyer auprès des autorités compétentes pour défendre ce plan d’action et mettre en œuvre les réformes proposées.
Il faut rappeler que l’étude a été effectuée dans le cadre du projet Africain Cities Research Consortium en collaboration avec l’Université de Manchester. Cette dernière a abouti grâce à l’appui de « Foreign Commonwealth and Développement » des Royaumes Unis.
À dater de ce vendredi, la note de plaidoyer sera déposée au sein des Ministères ainsi qu’auprès de quelques autorités politiques et publiques.