Les médias kényans parlent de la peste du sexe.
Il s’agit des milliers d’adolescentes qui sont tombées enceintes après trois mois de confinement. Les ONG avancent le chiffre de 150.000 jeunes filles touchées par ce phénomène une augmentation de 40% de la moyenne mensuelle. Elles sont comprises entre 12 et 18 ans et d’autres plus jeunes encore annonce RFI.
Dans un reportage mené dans la compté de Machakos, non loin de Nairobi, la chaîne française fait savoir que 4000 adolescentes seraient tombées enceinte entre mars et juin depuis la fermeture des écoles pour lutter contre le coronavirus. Des chiffres recueillis auprès des hôpitaux de la région.
Pendant cette période, des enfants sont renvoyés au village pour permettre à leurs parents de continuer à travailler comme l’indique Salomé Mutama responsable du département d’enfance de Machakos.
« Les parents confient leurs enfants à des proches dans leurs villages, à leurs grands-parents par exemple avant de retourner dans la ville. Une fois parti, ils ne savent pas ce qui se passe, ils ne prennent pas des nouvelles de leurs enfants. Ces enfants sont livrés à eux même sans que personne ne prenne soins d’eux », dit-elle à RFI.
Sur place, ces adolescentes sont livrées à elles même : rapports sexuels non protégés, viols et prostitution deviennent leur quotidien.
« La vie de ses jeunes filles est détruite, plusieurs d’entre elles vont probablement se marier au plus. Beaucoup ne retournera pas à l’école, elles vont commencer à travailler si jeune, c’est une vie de misère qui les attends », renchérit Salomé Mutama.
Kate Maina Vorly directrice nationale du plan indique à VOA que cette situation met en lumière le visage « affreux » des violences basées sur le genre. Mais aussi des atrocités commises contre les filles au Kenya.
« Nous courront maintenant le risque de voir nos efforts de promotion de l’égalité en faveur des filles réduit en néant », dit-elle.
Le ministre kenyan de l’éducation pointe de doigt la pornographie et appelle le gouvernement de bloqué l’accès au pays.
« Ces filles, c’est-à-dire nos filles encore petite, tombent enceintes, comme si nous ne faisons que penser au sexe. Je demande au gouvernement qu’on bloque l’accès à la pornographie dans ce pays. Je pense que c’est une décision sage et appropriée. D’ailleurs pourquoi ses sites pornographiques sont accessibles au Kenya ? Qui en a besoin ? Ne me dites pas que comme aux USA les gens y ont accès, ont devrait y avoir accès ici. Beaucoup des gens ont bloqués ces sites et leur culture n’est que meilleur », fait-il savoir.
Malgré cette situation, les écoles resteront fermées au Kenya jusqu’en 2021.
Thomas Uzima