Le Bureau de Coordination de la Société Civile Forces Vives de Buzi, dans le territoire de Kalehe, exprime sa vive inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie de la province du Sud-Kivu. Selon cette structure, la situation s’est récemment caractérisée par de nombreux cas de violations des droits de l’homme, des meurtres et des visites nocturnes, malgré les efforts déployés par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), les services de l’ordre et de sécurité, ainsi que les autorités territoriales et locales.
Lors d’un entretien accordé à La Prunelle RDC ce mercredi 13 novembre 2024, le président du Bureau de Coordination de la Société Civile Forces Vives de Buzi, Sadiki Juges, a affirmé que sa structure avait observé une montée des violations des droits de l’homme à Minova au cours du mois en cours.
Ces violations sont notamment marquées par des tirs de balles sans raison apparente.
« Le mardi 12 novembre, en soirée, un militaire FARDC a tiré à bout portant sur son commandant au niveau de Kasunyu, dans le village de Bwisha. La balle a atteint la main du commandant, qui a été gravement blessé », a précisé Sadiki Juges.
Dans la même région, à Buganga, dans le village de Bwisha, un autre incident a eu lieu le 11 novembre. Un volontaire pour la défense de la patrie (Muzalendo) a tiré plusieurs balles en l’air, semant la panique parmi les habitants.
« Il s’est ensuite blessé à la jambe en se tirant dessus. Il reçoit actuellement des soins au centre hospitalier de Minova », a indiqué le président du Bureau de Coordination. Le même jour, un autre incident tragique s’est produit : l’assassinat d’un jeune entrepreneur, Réponse Balume, qui a été abattu de manière lâche par des hommes armés non identifiés, arrivés à moto en plein centre commercial, aux alentours de 19 heures, le 4 novembre 2024.
Sadiki Juges a également déploré la mort d’un soldat ougandais, foudroyé sur place, tandis qu’un autre soldat a été grièvement blessé et reçoit des soins médicaux à la colline Lemera, dans le village de Kalungu, près de Bwisha.
Le Bureau de Coordination de la Société Civile Forces Vives de Buzi a répertorié plusieurs cas d’assassinats entre septembre et novembre, une tendance qui, selon lui, contribue à la montée du banditisme armé à Buzi et à la circulation d’armes.
« Des cas de visites de maisons, d’extorsion de biens et de torture grave ont été rapportés. Des pillages de poules, de dindons, de vaches et de moutons ont été signalés ici et là, que ce soit à Minova et ses environs, dans la presqu’île de Buzi-Bulenga, mais surtout dans le village de Kalungu et le sous-village de Chebumba », a ajouté Sadiki Juges.
Face à l’ampleur de la situation dans le groupement de Buzi, le président du Bureau de Coordination exprime ses préoccupations quant à la sécurité des habitants, malgré les efforts des services de sécurité et de l’ordre. Pour lui, cette insécurité est comparable à celle qui prévaut dans la ville de Goma.
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Il appelle les autorités provinciales et nationales, ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme, à intervenir de toute urgence pour résoudre cette insécurité croissante.
« De tout ce qui a été rapporté dans la zone, aucune action judiciaire n’a été entamée ou envisagée pour servir de cadre pédagogique aux auteurs », déplore-t-il, en invitant l’Auditorat militaire à agir sans délai.
Le territoire de Kalehe est, depuis plusieurs mois, la cible d’une insécurité grandissante. Les acteurs de la société civile ont pointé du doigt certains militaires de l’armée congolaise et des éléments « wazalendo », en demandant leur mutation sans condition. Dans un tel contexte, la collaboration entre les habitants et les services de sécurité est vivement souhaitée pour un effort commun.
Séraphin Mapenzi
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