Intervenons-nous

Deux maladies d’origine inconnue font rage dans le groupement de Luhihi en territoire de Kabare. « Eleki » et « Washa » comme les appellent localement les habitants de cette partie, sont des maladies qui attaquent la peau, et seraient contagieuses selon plusieurs habitants de Luhihi.

«Ces maladies sont signalées dans plusieurs familles qui en sont actuellement victimes,» nous confie Ciza Bayongwa Didier, président de la Société Civile du groupement de Luhihi.

« Ces deux maladies ont d’abord attaqué les creuseurs d’or dans les collines de Nyenyezi et actuellement plusieurs sous-villages sont victimes » explique cet acteur de la Société Civile à Luhihi.

Parmi les sous-villages déjà contaminés, notre source cite Lomera, Cime, Izimero, Cirundu et plusieurs autres. Bref, presque tout le groupement de Luhihi.

Contactée par laprunellerdc.cd, Mme Euphrasie, infirmière au centre de Santé de Luhihi, confirme l’existence de «Eleki» et «Washa» dans le milieu.

Elle indique que sa structure reçoit par semaine une dizaine de personnes qui souffrent de ces maladies, qui selon elle, sont contagieuses.

« Nous recevons certains, une dizaine par semaine. Certains guérissent et d’autres presque pas. On peut confirmer qu’elle est contagieuse étant donné que dans une seule famille on peut compter 3 à 4 malades » affirme Mme Euphrasie.

Celle-ci explique que les malades de « Eleki » et « Washa » développent des boutons sur le tissu du corps entier, avant gonfler et sortir de l’eau.

« La personne qui en souffre se gratte tout le temps » laisse-t-elle entendre.

Interrogé, le Dr Narcisse Bisimwa, explique à son tour que ces maladies seraient dues à des infections cutanées d’origine fongiques, pouvant être causées soit par le « Candida Albicans  » ou par le « Malassezia furfur », entraînant un pityriasis versicolore.

Selon lui, les manifestations sont des démangeaisons, qui obligent le malade à se gratter surtout quand il fait chaud.

« La mauvaise hygiène corporelle et la promiscuité sont les principaux facteurs favorisant sa propagation. Au Sud-Kivu, nous l’avons observé la première fois dans les prisons et les zones d’exploitation artisanales des minerais qui sont des zones à forte concentration humaines et aux conditions d’hygiène précaires. Je reçois presque chaque jour ces plaintes que je traite avec des antifongiques classiques et qui donnent des bons résultats. J’y ajoute parfois un antibactérien pour les cas de surinfection » explique Dr Narcisse Bisimwa.

Pendant ce temps, le Président de la Société Civile de Luhihi appelle à l’intervention des autorités de ce secteur, pour qu’une solution soit urgemment trouvée avant que le pire n’arrive.

Bertin Bulonza

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