Didier Amani Sangara, citoyen congolais et analyste indépendant, s’est; dans une tribune envoyée à Laprunellerdc.info, appesanti sur la question de la justice transitionnelle contre les crimes graves commis en RDC. Lui, estime que ceux qui essayent de la réclamer aujourd’hui, c’est à dire les occidents, sont eux-mêmes les principaux auteurs matériels de ces violations graves de droit de l’homme en RDC.
Quoi qu’il en soit, Didier Sangara pense tout de même qu’il est important que certains éléments pour la mise en œuvre de la justice transitionnelle soient mis en place; sans plus tarder et être intégrés dans un nouveau mandat transitionnel de la MONUSCO en République démocratique du Congo.
La mise en œuvre de la stratégie appropriée de justice transitionnelle par les institutions gouvernementales pertinentes, les Nations Unies, la société civile et les principales parties prenantes, notamment les victimes, sera certes échelonnée, mais certains de ses éléments doivent être mis en place sans plus tarder et être intégrés dans un nouveau mandat transitionnel de la MONUSCO en République démocratique du Congo.
Cette demande a été prononcé probablement pour la première fois par le président Félix TSHILOMBO et catalysée par le Prix Nobel de la paix, le Dr Denis MUKWEGE. Seulement Mukwege devrait savoir que ceux qui l’ont couronné, ce sont eux les promoteurs des violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la RDC.
Et pourquoi à cette période d’une crise institutionnelle en République démocratique du Congo, l’adoption d’une stratégie nationale de justice transitionnelle, qui permettrait de lutter contre l’impunité et de rendre justice aux victimes s’avère importante ?
Remarquez une chose
Pendant près de 25 ans, le régime anticommuniste du Maréchal Mobutu a fait du Zaïre l’un des principaux alliés africains de l’Occident et notamment des Etats-Unis. Les aides économiques et militaires de l’Occident et notamment les envois de forces armées pour réprimer les invasions de 1977 et 1978 par les exilés établis en Angola ont joué un rôle primordial dans la pérennité du régime Mobutiste. En échange, la garantie aux Alliés d’un accès aux ressources minérales Zaïroises. C’est vers 1990, où les priorités des Etats-Unis ont ensuite changé et ils ont pris des sanctions contre le régime de Maréchal Mobutu en réponse aux violations des droits de l’homme et à la mauvaise gestion des aides.
De même que Mobutu, actuellement les Occidentaux et les Nations Unies veulent se débarrasser de Joseph KABILA et sa classe politique de la gravité des crimes commis au Congo; et de l’absence choquante de la justice. Dix années marquées par une série de crises politiques majeures, de guerres et de nombreux conflits ethniques et régionaux qui ont provoqué la mort de centaines de milliers, voire de millions des personnes. Il note que « rares ont été les civils, congolais et étrangers, vivant sur le territoire de la RDC qui ont pu échapper à des violences ». C’est la deuxième page noire de l’histoire du Congo démocratique.
Droit à la justice, par où commencer ?
En octobre 1997, cinq mois après le renversement de Mobutu, le quotidien américain Boston Globe signala que selon les services de renseignement européens, les forces spéciales américaines avaient pris part aux conflits dans l’Est du Zaïre. Des preuves détectées par les services français impliquaient une centaine de troupes américaines armées engagées dans les hostilités et affirmaient que le gouvernement américain avait été acteur de l’éviction du Maréchal Mobutu.
Appâter et tuer
Lorsque le Rwanda avait envahi le Zaïre, l’AFDL s’était servi des organisations humanitaires, les Nations Unies et des journalistes comme moyen pour localiser et exécuter les réfugiés. Des témoignages inquiétants confirmaient en outre que le FPR avait usé de supercherie pour pénétrer le HCR ainsi que d’autres organisations humanitaires.
Des soldats de l’AFDL avaient notamment été aperçus à bord de camions abordant l’emblème du HCR. Stephen Smith, un journaliste travaillant pour le quotidien français Libération, se trouvait dans l’Est du Zaïre pendant la crise vécue par les réfugiés. Deux sources indépendantes lui avaient assuré que les Etats Unis avaient offert assistance à l’AFDL du feu Laurent Désiré KABILA. Dans un entretien qu’il avait accordé à Judi Rever, Smith avait déclaré que la CIA avait installé une antenne satellite dans la résidence de Mobutu à Goma, après sa saisie par le groupe de libération du Congo. « Un coup de pouce incroyable offert à KABILA dans la surveillance des déplacements militaires, mais également des citoyens, en particulier ceux des réfugiés rwandais ».
Des preuves plutôt convaincantes ont démontré que les Etats Unis ont piloté les événements tragiques dans la région des Grands-Lacs Africains, afin de mettre un terme au régime de Mobutu, et ce, au prix d’un lourd tribut humain. Ce qu’ils désiraient, c’était d’attirer les multinationales afin qu’elles exploitent les immenses ressources naturelles du Congo Kinshasa. Et comme soulignait dans le livre intitulé : « Rwanda, l’Eloge du sang » de la journaliste canadienne Judi Rever ; en 2009, Sarkozy défenseur de longue date de la politique étrangère des Etats Unis, ne faisait que s’inspirer des faucons politiques américains tels que Herman Cohen et Peter Pham en évoquant le spectre de la balkanisation du Congo au profit du Rwanda et exhortait le Congo à envisager d’accorder une partie de ses richesses minérales au Rwanda.
L’ambassadeur Cohen plaidait publiquement en faveur d’un accès officiel du Rwanda dans l’Est du Congo et le président Paul Kagame continuerait de jouer les prédateurs dans la région jusqu’à ce qu’il obtienne officiellement une partie des gisements de minerais au Kivu. La meilleure récompense qui constituerait un affront à la souveraineté du Congo et aux victimes des guerres provoquées par Washington et Kagame. Quant à Peter Pham, alors directeur du Centre Afrique du Conseil de l’Atlantique, en 2012 plaidait en faveur de la scission du Congo et légitimait les agissements meurtriers des milices étrangères CNDP et M23.
Si dans le rapport « Mapping », on nous indique qu’il y a eu des crimes commis aux réfugiés Hutu exilés au Zaïre en 1994; Pourquoi prétendre rendre justice aux personnes mêmes dont les Nations Unies avaient renoncé à l’envoi d’une force de protection civile ? Et les académiciens, les diplomates et les journalistes pro-Kigali semblèrent considérer que ces réfugiés constituaient des cibles légitimes pour les forces tutsies. Or, le nombre des réfugiés était déterminant dans la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies d’approuver ou non le déploiement d’un contingent militaire international chargé de la protection des réfugiés au Zaïre.
Le sang se glace d’effroi dans nos corps, quand on entend les Nations Unies brandir les valeurs démocratiques prétendument si chères à leur cœur. Et je pense qu’aujourd’hui, les Congolais ont le droit de savoir que les érudits occidentaux et les Nations Unies n’ont pas les mains propres aux crimes et massacres perpétrés en RD Congo. Et c’est inacceptable et absurde que le gouvernement Congolais est attribué un nouveau mandat à la MONUSCO pour mettre en œuvre la justice transitionnelle en RDC. Ça parait anormale de demander à une personne d’être le juge des crimes dont elle est la seule commanditaire. Aujourd’hui le gouvernement Congolais s’est fait manipulé par Washington pour dissimuler leurs crimes dont la responsabilité est partagée.
Ce n’est qu’en plongeant dans notre propre abîme que nous sommes en mesure d’entrevoir nos erreurs, de mettre la main sur ce qui nous a échappé, sur ce que nous avons préféré. Pourquoi les Nations Unies veulent cacher des faits historiques au grand public Congolais ? Des événements qui sont pourtant essentiels à la compréhension des crimes commis au Congo, l’ex Zaïre. D’un point de vue géopolitique, la politique américaine est bourré d’hypocrisie et de diversion et ne veut pas que l’opinion congolaise sache ce qu’il est vraiment et ce qu’il fait en réalité, contre la République démocratique du Congo.
Exploitant l’histoire de la RDC, il y a lieu de mettre en évidence le combat contre la paix et la prospérité en RDC mené par les USA.
Ce sont eux qui ont instrumentalisé Congolais et pays du rift africain pour créer l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) dont la campagne martiale pour chasser Mobutu sur instigation américaine qui a donné lieu à l’hécatombe des Congolais et aux pillages de leurs ressources par les peuples des pays du rift africain. Tout commence le 25 novembre 1987, en Californie, sur les collines Santa Ynez, Santa Barbara, au ranch du président Reagan. Le général est heureux de dire à son patron que la guerre froide avec les Soviétiques est terminée : « Monsieur président, le Kremlin n’a plus l’endurance nécessaire pour exercer, le secrétaire à la Défense George Shultz a conclu un accord nucléaire avec les Soviétiques d’hier ». Le Président, dans toute excitation, invita le Général de trouver un nouvel ennemi à combattre. Et le nouvel ennemi sera l’Empire Français en Afrique. « Les ressources du Congo ont été désignées comme trésor indispensable à saisir par tous les moyens, y compris les génocides ».
Comme un nouvel ordre venait de sortir de Washington, le président français François Mitterrand perçut la menace et pour prévenir, décida d’anticiper les changements. Il invita alors tous les présidents africains sous son contrôle à la Baule (France) et leur imposa un changement radical dans la gouvernance publique (démocratie), pour corriger ce qu’on appelle les « Erreurs françaises » dans le discours de Sarkozy à l’apologie du génocide de Gisozi Memorial (Rwanda) en février 2010, pour se conformer à la volonté de Mr. Kouchner, son ministre des affaires étrangères et de son ami autoproclamé Paul Kagame. Mais il était trop tard ! Washington n’était pas intéressé par la démocratie en Afrique, Washington a été plutôt attiré par les immenses ressources minérales du Congo.
L’objectif ultime était de renverser la France en provenance du Congo et d’occuper les ressources minérales congolaises immenses. Bill Clinton a accepté de soutenir le FPR et en retour Kagame agissait comme un proxy américain pour envahir le Congo et renverser le gouvernement Frenchy Mobutu.
Pareil avec les guerres du CNDP et du M23, sans oublier l’insécurité à la fois aiguë et chronique établie à demeurer par les autres forces négatives qui exploitent des matières premières au profit des multinationales américaines pour les intérêts desquels, à peine arrivé au pouvoir, le Président Donald Trump a abrogé la loi Dobb Franck qui exigeait la traçabilité des minerais dont s’approvisionnaient les entreprises américaines. La loi Dobb Franck abrogée, le quitus était donné à ces entreprises d’encourager l’activisme des forces négatives de l’Est de la République démocratique du Congo.
Analyse de Didier Amani SANGARA
2 commentaires
Merci pour ce partage ce qui est triste dans cette histoire atroce est de voir comment une partie politique AFDL se déguisée en association d’aide humanitaire pour pouvoir perpétrer les massacres au Congo. Que vive Donald Trump pour abroger cette loi. Merci beaucoup pour nous tenir informer des faits marquants l’histoire de notre pays
L’économie de certains pays occidentaux, surtout ceux qui ont endeuillé depuis la nuit de temps notre pays, ne serait plus stable si la RDC est stable, les crimes contre l’humanité, les guerres en répétition, les massacres, etc… Sont les moyens importants pour exploiter notre pays, le Rwanda sert d’un idiot utile pour servir les intérêts des occidentaux.
La balkanisation de la RDC étant juste une voie pour exploiter en toute quiétude les ressources de notre cher pays, beaucoup de pays voisins après avoir participé à une messe noire où ils ont des grandes promesses, ils entretiennent l’insécurité chez nous, avec malheureusement la bénédiction de certains citoyens congolais insensés.