Intervenons-nous

Le Ministère des Droits Humains a lancé une retraite au centre catholique Theresianum de Kinshasa, ce mardi 26 novembre 2024. Cette retraite a pour objectif d’intégrer les aspirations des victimes des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri dans le projet de Politique Nationale de Justice Transitionnelle en République Démocratique du Congo.

Cette rencontre, qui se déroule du 26 au 27 novembre de l’année en cours, bénéficie de l’appui du Royaume des Pays-Bas dans le cadre du programme Just Future, ainsi que de l’accompagnement technique de l’ONG internationale Impunity Watch.

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Dans son intervention, le Coordonnateur de la Cellule Technique des Droits Humains (CTDH), Fernandez Murhola, a souligné à La Prunelle RDC l’importance cruciale de la tenue de ces assises. Selon lui, il est temps que les victimes soient pleinement intégrées dans la politique nationale.

« Il est essentiel que les voix des victimes soient au cœur de notre politique nationale. Leur participation active est la clé pour une justice véritable et une réconciliation durable », a-t-il expliqué.

Fernandez Murhola a également exprimé son regret face au fait que, pendant des décennies, les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri aient été profondément affectées par des conflits armés. Les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue. Cette retraite constitue une plateforme pour intégrer leurs besoins et attentes dans le futur cadre juridique du pays.

Ainsi, l’objectif de cette retraite est de renforcer les compétences des experts du CTDH sur les processus de justice transitionnelle centrés sur les victimes et de s’approprier la note de politique sur les aspirations des victimes, essentielle pour la mise à jour et l’adoption du projet de Politique Nationale de Justice Transitionnelle.

Pour sa part, Justin Bahati, expert national à la CTDH, a souligné la nécessité d’inclure spécifiquement le territoire de Kalehe dans les consultations, en raison du grand nombre de groupes armés qui y opèrent encore aujourd’hui.

« Pour que notre politique soit efficace, elle doit refléter les réalités du terrain, comme celles de Kalehe, où les souffrances sont immenses », a-t-il déclaré.

Les experts de la CTDH affirment qu’ils sont prêts à soumettre, dans un court délai, à Madame la Ministre des Droits Humains, un avant-projet de loi sur la justice transitionnelle.

Un texte qui, selon eux, établira les principes fondamentaux pour le droit à la vérité, à la justice, à la réparation, les garanties de non-répétition et le devoir de mémoire.

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C’est pourquoi le Ministère des Droits Humains prévoit des consultations communautaires élargies, notamment dans les zones les plus touchées, comme Kalehe, ainsi que la mise en œuvre de mécanismes concrets pour répondre aux attentes des victimes.

Enfin, la CTDH souligne que cette retraite marque une étape décisive dans l’engagement de la RDC en faveur de la justice et de la réconciliation. En mettant les victimes au centre du processus, le pays s’engage sur la voie d’une paix durable et d’un avenir meilleur pour tous ses citoyens.

Notons que cette retraite réunit les experts de la Cellule Technique du Ministère des Droits Humains (CTDH), déterminés à finaliser un avant-projet de loi fixant les principes fondamentaux de la justice transitionnelle en RDC.

Suzanne Baleke

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