Intervenons-nous

« Il est essentiel que les personnes en situation de grande pauvreté puissent s’exprimer elles-mêmes et trouver des oreilles attentives, tant au sein de leur communauté que dans l’ensemble de la société ». C’est le message que l’association ATD Quart Monde a partagé à la rédaction de La Prunelle RDC, ce jeudi 17 octobre 2024, à l’occasion de la Journée Mondiale du Refus de la Misère.

Commémorée cette année sur le thème « Agir contre la maltraitance sociale et institutionnelle », cette journée a pour objectif de donner la parole aux plus démunis sur les conditions indignes qu’ils vivent, leurs résistances quotidiennes et leurs aspirations.

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Selon ATD, cette journée rappelle le 17 octobre 1987, lorsque des milliers de femmes et d’hommes engagés pour un monde libéré de la misère se sont rassemblés sur le parvis des Libertés et des Droits de l’Homme au Trocadéro, à Paris. Ce rassemblement a donné naissance à la Journée Mondiale du Refus de la Misère, reconnue depuis 1992 par l’ONU comme la Journée Internationale pour l’Élimination de la Pauvreté.

« Chaque 17 octobre, nous nous rassemblons pour faire résonner la voix de ceux et celles qu’on n’entend pas, mis à l’écart de leur propre société à cause de la grande pauvreté. Nous nous réunissons pour manifester le courant d’amitié qui traverse les générations à travers le monde, afin de bâtir un monde qui ne laisse personne de côté », a déclaré un représentant de l’association.

Cette journée est également l’occasion de répondre à l’appel de Joseph Wresinski, fondateur du mouvement international ATD Quart Monde, qui affirmait : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. »

Pour mettre en pratique le thème de cette année, ATD Quart Monde prévoit d’organiser des réunions dans différents pays afin de lutter contre la maltraitance sociale et institutionnelle.

« La maltraitance est notre thème commun pour 2024 et 2025. En 2024, nous aurons notre Assemblée Générale à Dakar, au Sénégal. À cette occasion, nous mettrons l’accent sur un aspect de la maltraitance : le droit à l’existence légale, notamment les difficultés liées à l’obtention des certificats de naissance. Une consultation a été lancée pour inviter des personnes qui résistent à la misère au quotidien, ainsi que ceux qui s’engagent à leurs côtés, à réfléchir ensemble sur ce sujet. »

Par ailleurs, à Goma, un discours ouvert aux membres du mouvement, en présence de la direction générale et régionale, permettra un échange avec les acteurs clés de la protection sociale et de l’accès aux droits humains sur la question de la maltraitance. Un rassemblement de tous les membres est également prévu.

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À Uvira, des visites et des échanges avec les victimes ou les déplacés environnementaux dans les camps de Kasenga seront organisés, afin de mettre fin à la maltraitance sociale et institutionnelle dont ils sont victimes depuis les catastrophes de 2020 jusqu’à aujourd’hui.

 « Il est nécessaire que les personnes en situation de grande pauvreté puissent s’exprimer par elles-mêmes et trouver des oreilles qui les écoutent, aussi bien au sein de leur communauté que dans l’ensemble de la société », conclut le message d’ATD Quart Monde à l’occasion de cette journée.

Vinciane Ntabala

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