Intervenons-nous

    À l’occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre de chaque année, plusieurs jeunes de la ville de Bukavu ont exprimé les raisons qui alimentent leur volonté de migrer vers les pays occidentaux. Pour la plupart, l’Occident apparaît comme un espace offrant davantage d’opportunités d’emploi, d’épanouissement personnel et de réalisation des rêves, comparativement à la situation socio-économique vécue en République démocratique du Congo et en Afrique en général.

    Rencontrés par La Prunelle RDC dans différents quartiers de Bukavu, ces jeunes estiment que le manque d’emplois, la précarité économique et l’absence de perspectives freinent leurs ambitions.

    Emmanuel, étudiant universitaire, explique que de nombreux rêves de la jeunesse africaine sont brisés par le chômage et les difficultés de la vie quotidienne. Selon lui, l’Occident représente un espoir de stabilité et d’autonomie.

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    « La vie des Africains est tellement difficile, surtout pour la jeunesse. Nous pensons quand même trouver espoir en Occident, où l’on peut trouver un petit boulot et avoir un certain équilibre dans la vie », témoigne-t-il.

    Pour Rachel, habitante de Bukavu, la motivation principale réside dans la découverte de nouvelles cultures et la construction d’un avenir plus stable. Elle souligne que changer d’environnement peut favoriser son évolution scientifique et professionnelle.

    « Découvrir de nouvelles cultures, élargir ma vision du monde et accéder à une nouvelle éducation peuvent m’aider à me construire un avenir plus stable », affirme-t-elle.

    Judith partage ce point de vue et estime que la vie en Europe serait plus « modeste » et plus favorable qu’en RDC, ce qui explique son désir de s’y installer afin de mener une vie meilleure.

    De son côté, Rosine, jeune vendeuse à Bukavu, voit dans la migration une opportunité d’apprentissage linguistique. Elle exprime son envie de vivre en Europe pour apprendre de nouvelles langues et découvrir un autre mode de vie.

    Hélène, quant à elle, met en avant l’importance des réseaux et des contacts internationaux dans son projet migratoire. Elle considère que vivre en Occident pourrait l’aider à approfondir ses connaissances, à élargir son carnet d’adresses et à construire une image professionnelle susceptible de favoriser son évolution future.

    Roger, passionné de commerce et de design, nourrit un projet plus précis. Il rêve de devenir un grand entrepreneur dans le domaine du design vestimentaire, un secteur qu’il juge peu développé à Bukavu.

    Séduit par les opportunités observées aux États-Unis, notamment à New York, il envisage de rejoindre ce pays entre 2027 et 2028, éventuellement via un programme de réfugiés, faute de moyens financiers pour financer un voyage classique.

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    « Aux États-Unis, le business du design et de la mode est très développé, contrairement à Bukavu. J’aimerais m’y lancer et réaliser mes ambitions », explique-t-il.

    Dans l’ensemble, ces témoignages traduisent une conviction largement partagée parmi les jeunes de Bukavu : la vie en Occident est perçue comme plus favorable que celle en Afrique, en raison des difficultés persistantes liées au chômage, au manque d’opportunités et à l’inaccomplissement des projets de vie.

    Pour rappel, l’édition 2025 de la Journée internationale des migrants a été célébrée sous le thème : « Ma grande histoire : cultures et développement », mettant en lumière la contribution des migrants au dialogue interculturel et au développement des sociétés.

    Suzanne Baleke et Ricardo Bishweka

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