Chaque 16 mai, le monde entier célèbre la Journée internationale du vivre ensemble en paix, une initiative visant à promouvoir la paix, le dialogue et la cohésion sociale. À Bukavu, cette journée revêt une importance particulière, car les jeunes jouent un rôle central dans la promotion de ces valeurs dans un contexte de tensions croissantes, notamment dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
À cette occasion, plusieurs jeunes leaders et activistes de Bukavu ont partagé leurs témoignages sur la manière dont ils contribuent à la paix et à la lutte contre les discours de haine qui affectent la région.
Les jeunes au cœur de la paix et de la cohésion sociale
Héritier Mutimanwa, coordinateur de l’organisation Vijana Shujaa asbl, souligne l’importance de l’éducation pour promouvoir la paix. Selon lui, « l’éducation est la clé de la paix. » Il organise régulièrement des ateliers et des conférences pour sensibiliser les jeunes à accepter les différences.
« En apprenant à accepter les différences, nous pouvons construire un avenir où chacun se sentira inclus, à l’aise et aimé, » déclare-t-il. Il insiste également sur le rôle essentiel des jeunes engagés dans l’ombre, appelant à les encourager à s’investir davantage dans des actions pour la paix à Bukavu.
Aziza Julienne, diplômée en sciences de la communication et entrepreneure, met en lumière un aspect économique de la paix.
« Dans certains groupes, ce sont les jeunes qui lancent des messages de haine alors qu’ils sont appelés à être les leaders de la paix. En offrant des opportunités d’emploi, je contribue à la stabilité et à la paix. Un jeune qui a un emploi est moins exposé à se tourner vers la violence, » explique-t-elle.
Selon Aziza, le chômage est un facteur clé qui pousse les jeunes à réagir violemment. Son objectif est de créer un environnement positif où les jeunes peuvent s’épanouir et contribuer à la paix.
Des actions concrètes pour un avenir de paix
Gislaine Aciza, activiste communautaire, se concentre sur l’intégration des jeunes vulnérables dans la société.
« Je participe à des programmes de bénévolat pour aider les jeunes vulnérables à s’intégrer. J’encourage aussi les jeunes musiciens à transmettre des messages de paix et d’amour plutôt que de nourrir davantage la violence dans la situation actuelle, » souligne-t-elle.
Pour Amani Lwamba Chadrack, jeune leader local, cette journée symbolique est un appel à renforcer les liens de solidarité.
« Je lance un appel pour que chaque village, colline, quartier et commune devienne un foyer de dialogue, de réconciliation et de solidarité. Acceptons nos différences non pas comme des menaces, mais comme une richesse qui renforce notre humanité partagée, » dit-il, appelant à un dialogue constructif et à la réconciliation.
Le rôle clé des jeunes dans la paix
Les jeunes, grâce à leur dynamisme et leur créativité, jouent un rôle crucial dans la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble en paix. Chaque initiative, qu’elle soit éducative, économique ou sociale, contribue à apaiser les tensions et à créer un environnement plus harmonieux. Aujourd’hui plus que jamais, ils sont appelés à être solidaires et à promouvoir une communication non violente.
Divine Busime et Sylvie Bahati