Intervenons-nous

Selon le Bureau de Coordination humanitaire (OCHA) en RDC, près de 74.000 personnes déplacées vivent actuellement à Roe, dans le territoire de Djugu en Ituri, sous les « menaces et attaques constantes » d’éléments armés.

Dans une note d’information rendue publique ce mardi 7 décembre 2021, le Bureau onusien indique que ce site qui comptait déjà 24.000 personnes déplacées à la suite de violences antérieures, a vu arriver 50 000 personnes supplémentaires après l’attaque du 22 novembre à Drodro.

«Les personnes déplacées nouvellement arrivées ont commencé à se construire elle-même des abris de fortune. Le site est actuellement en forte surpopulation, mettant des personnes vulnérables d’autant plus à risque d’attaques d’éléments armés et des maladies contagieuses,» lit-on dans ce rapport consulté par Laprunellerdc.info.

Selon OCHA, l’insécurité persistance en Ituri a entraîné de nombreux autres déplacements forcés. A ce jour, il y a près de 40.000 autres personnes nouvellement déplacées sur le reste du territoire de Djugu.

Depuis mi-novembre, les éléments armés ont multiplié les attaques contre les populations civiles dans le territoire de Djugu, ciblant notamment des sites de personnes déplacées dans les zones de santé de Fataki et Drodro.

«Au moins 58 personnes ont été tuées, 13 blessées et des dizaines enlevées, au cours d’incursions dans quatre sites de personnes déplacées dans le territoire de Djugu. Les premières attaques ont eu lieu les 19 et 21 novembre à Tche ; le lendemain à Drodro, le 25 à Duka, et le 28 à Hivo. Ces violences sont venues exacerber une situation humanitaire déjà précaire dans la province de l’Ituri qui compte environ 1,8 million de personnes déplacées,» explique le Bureau de Coordination humanitaire.

«Des attaques d’éléments armés autour des villages tels que Jina, Lopa, et Dhevi, depuis la mi-octobre, ont également poussé près de 20 000 personnes à fuir vers Iga Barrière. Illustration de ces violences et attaques, à la fin du mois d’octobre, au moins 25 civils ont été tués autour de la cité de Nizi et de Jina. La plupart des personnes déplacées est hébergée dans des familles d’accueil ou dans des anciens sites de personnes déplacées. Les sources locales estiment que 10 000 autres personnes se sont déplacées au sein de la Chefferie de Bahema Nord, dans la Zone de santé de Lita, depuis octobre. Ces personnes viennent s’ajouter aux 7 000 personnes précédemment déplacées se trouvant dans les localités de Katoto, Lonyo, et Kparnganza,» déplore OCHA.

La Coordination humanitaire explique que depuis fin octobre dernier, les attaques d’éléments armés contre Tche, ainsi que les fortes tensions communautaires, ont poussé des centaines de familles à se déplacer de manière préventive vers le secteur de Walendu Tatsi, dans les villages de Masumbuko, Gobi, Saliboko, Loga et Bobu.

Les affrontements entre FARDC et éléments armés dans la zone de santé de Fataki ont également poussé des centaines de familles à se réfugier dans la zone de santé de Rety au sein de familles d’accueil. Les sites de personnes déplacées des aires de santé Bule et Salama, déjà surpeuplés avec près de 60 000 individus, ont vu 5.500 les rejoindre.

Ces agressions armées et d’autres incidents, y compris contre les acteurs humanitaires, ont « considérablement » restreint l’accès humanitaire. Selon ce rapport, 17 partenaires humanitaires ont été forcés de suspendre leurs opérations à travers le territoire de Djugu.

Museza Cikuru

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