La communauté humanitaire appelle à l’arrêt immédiat de l’escalade militaire dans et autour de Goma, où les affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23, depuis le 23 janvier 2025, ont engendré une crise humanitaire aux proportions catastrophiques.
Selon le Coordonnateur humanitaire en République Démocratique du Congo, M. Bruno Lemarquis, les violences ont provoqué le déplacement de plusieurs centaines de milliers de civils, forçant l’évacuation de sites accueillant plus de 300 000 déplacés. Ces nouveaux flux aggravent une situation déjà critique, alors que les infrastructures d’accueil et d’assistance à Goma sont complètement submergées.
La proximité des combats dans des zones densément peuplées, accompagnée de l’usage d’artillerie lourde, met directement en danger les populations civiles. Les hôpitaux de Goma, notamment l’hôpital général CBCA Ndosho, font face à un afflux massif de blessés.
À la date du 24 janvier, cet établissement avait dépassé sa capacité en soignant 256 blessés, dont 90 civils. La majorité des patients souffrent de graves blessures causées par des balles et des éclats d’artillerie, selon les informations fournies par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Les personnes déplacées, vivant désormais dans des conditions précaires, sont particulièrement vulnérables. Le manque d’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins de santé accroît les risques de maladies et d’insécurité. Bien que des organisations comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et Médecins sans frontières (MSF) apportent un soutien d’urgence, les besoins sont colossaux.
- Lemarquis a lancé un appel pressant à toutes les parties au conflit pour qu’elles respectent leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et mettent fin à l’escalade militaire.
« Les civils et les infrastructures civiles ne doivent jamais être pris pour cible », a-t-il affirmé, exhortant également les belligérants à convenir de pauses humanitaires temporaires pour permettre l’évacuation des blessés et la protection des populations exposées aux combats.
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« Au nom de la communauté humanitaire en République Démocratique du Congo, j’appelle à une désescalade immédiate. Cette violence exacerbe les souffrances des populations de l’Est de la RDC et aggrave les conditions déjà précaires des civils », a-t-il ajouté, soulignant les propos du Secrétaire général des Nations Unies du 23 janvier 2025.
La communauté humanitaire appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour répondre à cette crise humanitaire et sécuritaire. Parmi les priorités figurent :
- Le renforcement des opérations d’aide humanitaire.
- L’accès sans entrave aux populations en détresse.
- La restauration des services de base tels que l’eau, l’électricité et les soins de santé à Goma.
« L’urgence est là. Chaque heure qui passe sans action expose des milliers de vies innocentes à des souffrances inacceptables », a conclu M. Lemarquis.
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Alors que les combats se poursuivent, les habitants de Goma, déjà meurtris par des années d’instabilité et de violence, espèrent une réponse rapide et coordonnée pour atténuer leurs souffrances. La situation critique appelle à une solidarité internationale pour restaurer une lueur d’espoir dans cette région profondément touchée.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma
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