La situation sécuritaire dans les territoires d’Uvira, Fizi, Baraka et Mwenga, dans la province du Sud-Kivu, demeure préoccupante malgré les efforts locaux pour rétablir la paix. La violence continue de sévir dans ces zones, alimentée par les groupes armés, les bandes criminelles et une gestion sécuritaire défaillante.
Uvira, une ville en proie aux violences armées
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Uvira, l’une des principales villes du Sud-Kivu, traverse une période extrêmement difficile, marquée par des affrontements armés et des attaques ciblées contre des civils.
Le 6 novembre 2024 par exemple, Alain Mumeza Matumaini, un membre du groupe armé Muzalendo du général autoproclamé René Itogwa, a été abattu par des militaires des FARDC dans le quartier Kalundu, à la position d’Elimu, dans l’avenue Kagenge.
La cause de cet incident reste floue, bien que des rumeurs évoquent des affrontements entre les FARDC et les Wazalendo. Ce meurtre a suscité des questionnements de la Société Civile locale, qui a appelé à une enquête pour élucider les circonstances exactes de la mort de Mumeza.
Le 7 novembre 2024, un autre incident tragique s’est produit sur avenue du « Congrès », dans le quartier Kinanira, cité de Sange, territoire d’Uvira où un résident, Andoni, âgé de plus de 50 ans, a été attaqué à son domicile par des hommes armés non identifiés.
Cette attaque a ravivé les préoccupations concernant la sécurité dans la ville, notamment en période de fêtes, et a renforcé l’appel de la population à la multiplication des mesures sécuritaires.
À Baraka, une autre ville du Sud-Kivu, des initiatives de dialogue entre la Société civile et le commandant de la 21ème brigade des FARDC semblent apporter une lueur d’espoir après des tensions entre éléments FARDC et Wazalendo.
Il y a quelques jours, des sources locales rapportaient des vives tensions qui pouvaient conduire à des affrontements entre les deux forces en pleine ville alors que les exactions des groupes armés « Wazalendo » se poursuivent contre les populations civiles.
Bien que la situation ne soit pas encore totalement stabilisée, ces pourparlers ont permis de réduire certains affrontements. Toutefois, les habitants de Baraka soulignent que les groupes armés continuent d’opérer dans la région, imposant leur loi et créant un climat d’insécurité qui persiste.
Cambriolages et attaques armées sur la RN2 à Fizi
Le territoire de Fizi, situé au sud d’Uvira, reste particulièrement vulnérable aux attaques armées et aux banditismes.
Le 5 novembre 2024, sur la route nationale RN2, dans les escarpements du village Bilembo-Kibanda, dans le groupement des Bashilubanda et des Balimbizi (chefferie de Basile), un cambriolage armé a eu lieu.
Deux malfrats, en armes, ont attaqué un véhicule de transport et tiré sur le conducteur, le blessant à l’épaule. Heureusement, les assaillants ont été appréhendés et remis aux autorités militaires le lendemain, le 6 novembre 2024. Cet incident souligne la vulnérabilité des voies de communication principales dans la région et la persistance des actes criminels sur cette route stratégique.
Violence et instabilité à Mwenga
Le territoire de Mwenga, bien qu’évoqué moins fréquemment dans les rapports sécuritaires, n’échappe pas à la violence.
Le territoire de Mwenga, longtemps marqué par des tensions entre groupes ethniques et des incursions de milices armées, continue de souffrir de l’insécurité, malgré les efforts sporadiques des autorités pour restaurer l’ordre. Les autorités locales et la Société civile appellent à un renforcement des mesures de sécurité et à une présence plus affirmée de l’État pour contrer les menaces qui pèsent sur la population.
Des appels à l’action et à la vigilance
Face à la multiplication des actes de violence, la société civile dans les régions touchées demande des actions concrètes pour rétablir l’ordre. À Uvira, Fizi, Baraka et Mwenga, les habitants appellent à un renforcement de la coopération entre la population et les forces de sécurité, ainsi qu’à une meilleure organisation de la réponse contre les groupes armés.
Les autorités sont également invitées à intensifier leurs efforts pour sécuriser les routes principales, comme la RN2, et à mettre en place des mesures de prévention des violences communautaires.
Des alertes sont lancées, notamment à l’approche des fêtes de fin d’année, lorsque les tensions peuvent atteindre leur paroxysme. La Société civile exhorte la population à rester vigilante, à signaler les activités suspectes, et à soutenir les actions visant à garantir la sécurité dans la région.
Une situation toujours critique malgré quelques progrès
Les récents incidents à Uvira, Fizi, Baraka, et Mwenga soulignent une situation sécuritaire encore fragile dans le Sud-Kivu. La violence armée et les actes criminels continuent d’affecter la vie quotidienne de milliers de Congolais. La restauration de la paix dans ces zones sensibles nécessite un engagement fort de l’État congolais, un renforcement de la justice, ainsi qu’un soutien constant à la Société civile pour lutter contre l’impunité et assurer la protection des civils.