5 ans après l’assassinat crapuleux de Dieudonné Mundi Muhanzi, sa famille refuse de se taire. Dans un message parvenu ce 7 mai 2024, sa sœur, Honoratte Muhanzi revient sur la douleur de la famille qui réclame toujours justice. Dans ce message en forme de Tribune publié par La Prunelle RDC, Honoratte Muhanzi dénonce le laxisme de l’appareil judiciaire et rappelle que tout individu mérite justice. Dieudonné Mundi Muhanzi a été assassiné le 7 mai 2019 dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu. Agent à l’Université Catholique de Bukavu, les circonstances autour de sa mort n’ont jamais été élucidées. (Tribune).
« Le temps s’écoule inexorablement : 1825 jours, 260 semaines, 60 mois, soit environ 43.800 heures et 2.628.000 minutes de cauchemar. J’aurais tant souhaité me réveiller et découvrir que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Malheureusement, que je sois endormie ou éveillée, le cauchemar persiste, réel et cruel.
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Le 7 mai 2019, une date désormais marquée par cinq années écoulées depuis le kidnapping et l’atroce assassinat de mon cher frère, mon rayon de soleil, à Bukavu. Aujourd’hui, je me tiens ici, le cœur lourd de peine et de frustration indescriptible. La douleur de cette perte irréparable se mêle à la frustration envers un système judiciaire qui nous a tous profondément déçus, pesant sur mes épaules comme un fardeau insoutenable.
Dieudonné Mundi Muhanzi, mon frère, n’était pas simplement une personne ordinaire. Il illuminait nos vies, rassemblant autour de lui joie et rires où qu’il aille. Il était fils, ami, frère, père et mari. Mais avant tout, il était un être humain, avec des droits et une dignité que la loi aurait dû protéger.
Ta lutte pour la justice, ta volonté de donner aux jeunes une chance de réaliser leurs rêves, s’apparentent à celle des héros de la lutte pour les droits civils.
Ce qui est arrivé à Mundi, ce crime lâche et crapuleux, n’est pas un fait isolé. Trop de personnes ont partagé le même destin, arrachées à leur famille et privées de la justice qui leur est due. Ceci est inacceptable. Nous ne pouvons tolérer que de telles atrocités se poursuivent sans conséquences.
J’écris ces mots non seulement pour honorer la mémoire de mon frère Mundi, mon rayon de soleil, mais aussi pour dénoncer l’indifférence et l’injustice, ces nuages sombres qui continuent de planer sur notre société congolaise. Ensemble, nous devons nous dresser et exiger des mesures de la part des autorités. Nous devons exiger que les responsables répondent de leurs actes, quel qu’en soit le temps que cela prendra.
Je me rappellerai toujours de tes appels téléphoniques commençant par « Aye shanga Hono ? », de tes rires contagieux, de nos promenades dans Oppegård en Norvège, des rêves que tu avais pour tes enfants et ta famille.
Je n’oublierai jamais comment tu étais dévoué pour soutenir les petits, les grands, les jeunes et les vieux. Oui Mundi, tu avais des épaules solides, capables de supporter des poids bien plus lourds que tu ne l’aurais jamais imaginé.
Ne laissons pas de côté ceux qui ont été injustement touchés par la violence et la criminalité. Battons-nous pour leurs droits, pour un monde où la justice est une réalité pour tous.
Mon frère Dieudonné Mundi Muhanzi mérite justice. Tout individu mérite justice. Unissons-nous pour un avenir meilleur, où de telles tragédies ne pourront plus jamais déchirer nos vies ».
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