Intervenons-nous

Des habitants de la province de Cibitoke, riverains de la rivière Ruzizi au Burundi font état de la présence des dizaines de corps sans vie flottant sur les eaux depuis un certain temps, informe Iwacu.

Selon des agriculteurs et fabriquant des briques dans le bassin de cette rivière interrogé par ce média burundais, c’est depuis le mois de septembre que des cadavres sont découverts flottants sur les eaux. Parmi eux des mamans, des jeunes filles et des hommes.

« Certains présentent des signes de torture et des blessures », indique un agriculteur de Gasenyi. Celui-ci fait savoir que le dernier cas en date est celui d’une femme et d’un homme qui lui était ligoté.

Un autre affirme avoir déjà vu une dizaine de cadavres depuis le mois de septembre. Pour Iwacu, une autre personne aurait confirmé que d’autres cadavres ont été repêchés par des agents de la Croix-Rouge.

D’où viennent ces cadavres ?

Pour le gouverneur de la province Cibitoke, Carême Bizoza qui confirme leur existence, ces corps sans vie viendraient de la RDC ou du Rwanda. Il indique n’avoir pas reçu de plaignants faisant état de personne disparu. Pour lui, ces personnes ne sont pas originaires de sa province.

 « Notre province est calme », dit-il. Il souligne que les corps sont souvent en décomposition et pour éviter qu’ils soient vecteurs des maladies, ils sont directement enterrés.

Des passeurs de mauvaise foi

Certaines sources pointent du doigt la présence d’un réseau des passeurs sur la rivière Ruzizi. En effet, depuis la fermeture des frontières entre les trois pays, le Congo, le Rwanda et le Burundi, suite au coronavirus, certaines personnes rejoignent les deux pays, Congo et Burundi en traversant clandestinement la rivière Ruzizi.

Ils tombent alors sur ses passeurs de « mauvaise foi » qui sont prêtent à tout pour se faire de l’argent.

Une femme a témoigné et a fait savoir qu’elle aurait échappé récemment à ces passeurs. « Je venais de passer trois mois chez une famille amie en RDC, dans le groupement de Luberizi. Pour rentrer, nous nous sommes organisés avec d’autres Burundais. Au total, nous étions six femmes et trois enfants », dit-elle.

Elle indique avoir été embarqué avec leurs biens tels des habits par ces passeurs qui les ont abandonnés en pleine Rusizi. Leur pirogue a chaviré, cinq de ses amies et trois enfants se sont noyés. Elle s’est retrouvée sur terre congolaise après avoir nagé et s’est cachée de passeurs.

« Ces passeurs ont récupéré les biens des personnes noyées, dont des habits sous mes yeux », confie-t-elle sous le choc.

Il faut dire qu’ils sont nombreux, des congolais qui traversent la rivière Rizizi pour se ravitailler en produit au Burundi pour leurs commerces au Congo.

Une autre source parle d’actes criminels qui se dérouleraient dans cette zone. Elle met en évidence des signes des tortures observés sur des corps.

D’où une enquête sérieuse qui devrait être menée pour élucider cette question.

Thomas Uzima

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