Intervenons-nous

    Le territoire de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, fait face à une crise humanitaire majeure avec 363.830 personnes déplacées internes depuis la recrudescence des violences le 31 octobre 2025, selon Samy Kalondji, administrateur du territoire.

    Parmi elles, seulement 9.280 personnes sont prises en charge dans des sites d’accueil officiels, tandis que les Hauts Plateaux hébergent 157.239 déplacés. Les zones de santé de Nundu (Babungwe Nord, secteur de Tanganyika) et de Kimbi Lulenge (groupement de Bashimimbi, secteur de Lulenge) enregistrent l’arrivée de plus de 35.000 nouveaux déplacés, venus des Hauts Plateaux de Fizi.

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    Cette insécurité persistante, alimentée par la présence de groupes armés tels que le M23, Red Tabara, Gumino et Twirwaneho, pousse les familles à abandonner leurs champs et réduit l’accès aux terres arables. Conséquence : 25 % de la population est déjà touchée par la faim, indique Samy Kalondji.

    La surmilitarisation du territoire, la présence de barrières illégales et l’occupation de certaines zones par le M23 compliquent l’accès des aides humanitaires.

    « Nos partenaires n’arrivent plus à atteindre les zones les plus critiques. Cela retarde l’assistance, empêche le retour des déplacés et expose particulièrement les femmes et les jeunes filles à des violences sexuelles et aux IST », alerte l’administrateur.

    Depuis la prise de Bukavu par le M23 le 15 février 2025, les tensions et violences se sont intensifiées dans l’ensemble du territoire, notamment dans les Hauts Plateaux et les zones occupées par les groupes pro-M23.

    « La multiplication des forces armées crée un climat d’insécurité permanent. Les populations n’ont plus de répit », ajoute Samy Kalondji.

    Face à cette crise humanitaire, l’administrateur appelle à une accélération de l’aide humanitaire et à un engagement politique fort pour restaurer la cohésion sociale et la cohabitation pacifique.

    « Nous devons retrouver la paix durable, comme le souhaite le Président de la République, Félix Tshisekedi », rappelle-t-il.

    Enfin, Samy Kalondji condamne fermement tout discours de haine, tribalisme ou exclusion. « Nous appelons toutes les communautés à s’unir et à privilégier la paix pour le développement du territoire de Fizi », conclut-il.

    Édith Kazamwali

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