Devant les parlementaires réunis en Congrès ce lundi 8 décembre 2025, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a levé le voile sur l’un des chantiers les plus attendus de la gouvernance nationale : l’arrivée, dès 2026, de la nouvelle carte d’identité biométrique. Une annonce solennelle qui marque l’ouverture d’une ère nouvelle pour l’administration publique congolaise, longtemps paralysée par l’absence d’un système d’identification fiable.
L’ambition présidentielle est limpide : doter enfin la République Démocratique du Congo d’un Registre National de la Population (RNP) complet, sécurisé et opérationnel. Bien plus qu’une réforme administrative, il s’agit d’un acte de souveraineté, destiné à garantir à chaque Congolais un statut légal reconnu et à renforcer l’assise de l’État dans la planification et la gestion publiques.
La mise en œuvre sera assurée par l’Office National d’Identification de la Population (ONIP), appelé à jouer un rôle pivot dans cette transformation. Selon les explications du Chef de l’État, l’opération commencera par les citoyens dont les données sont déjà partiellement disponibles, en particulier les électeurs enrôlés. Une approche progressive qui permettra de tester, calibrer et sécuriser le dispositif avant son déploiement à l’échelle nationale.
Le système reposera sur la collecte de données biométriques avancées :
– empreintes digitales,
– photographies standardisées,
– éléments d’identification uniques et infalsifiables.
Ces données seront centralisées dans une base nationale hautement sécurisée, gérée par l’ONIP, afin de prévenir toute fraude ou manipulation.
Les premiers bénéficiaires recevront la nouvelle carte d’identité nationale sécurisée, véritable « clé d’accès » aux services publics essentiels – santé, éducation, sécurité sociale – et condition indispensable à l’exercice des droits civiques tels que le vote et les démarches administratives.
Sa mise en circulation mettra fin à des décennies d’incertitude identitaire, à l’origine de multiples tracasseries, discriminations et exclusions.
En relançant ce dossier régalien majeur, le Président Tshisekedi répond à une attente profonde de la population tout en posant les fondations d’une gouvernance plus transparente, efficace et inclusive.
L’identification biométrique ne sera pas uniquement un outil de contrôle ; elle constituera un levier stratégique pour :
– mieux cibler les politiques sociales
– renforcer la mobilisation des recettes publiques ;
– améliorer la sécurité intérieure et la gestion des frontières ;
– soutenir la transition numérique de l’État.
Le défi est immense, mais la détermination affichée par l’Exécutif traduit une volonté politique rare : inscrire l’identité congolaise dans un système moderne, universel et inaltérable.
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L’année 2026 s’annonce ainsi comme celle de la rupture avec un long vide administratif et le début d’une souveraineté numérique pleinement assumée.

